Les Québécois épargnent davantage

Par La rédaction | 1 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Après plusieurs années difficile, l’épargne des Québécois prend du mieux depuis deux ans. Une embellie qui survient alors que les taux d’intérêt demeurent bas, une situation plutôt inhabituelle.

En 2016, le taux d’épargne des Québécois s’est élevé à 6,2 %, comparativement à 5,4 % en 2015, rappelle Desjardins dans une récente note économique. Autrement dit, les Québécois ont mis dans leur bas de laine 6,2 % de leur revenu disponible brut. Un sommet depuis 20 ans.

PLUS DE REVENUS, MOINS D’IMPÔT

Selon Desjardins, la progression des revenus après impôt serait en grande partie responsable de cette croissance de l’épargne. Ces revenus auraient augmenté de 4,5 % l’an dernier. Il y a plusieurs années que l’on n’avait vu cela. Les allègements fiscaux fédéraux auraient aussi eu un impact positif sur l’épargne des Québécois.

Cette remontée de l’épargne n’est tout de même pas tout à fait traditionnelle. Normalement, l’épargne tend à remonter lorsque les taux d’intérêt sont élevés. Des taux d’intérêt en hausse compliquent l’accès au crédit, qui devient plus coûteux, mais augmente le rendement de l’épargne, la rendant plus attrayante. Le Québec a vécu de telles périodes dans les années 1980 et au début des années 1990, même si une partie des gains étaient grugée par une inflation très forte (12,3 % en 1981!). À l’inverse, l’inflation reste présentement sous les 2 %.

BONNE NOUVELLE, MAIS PAS POUR TOUS

Pour Desjardins, l’augmentation de l’épargne des Québécois est bien sûr une bonne nouvelle, puisqu’elle les rend moins vulnérables en cas de coup dur ou d’une détérioration de la situation économique. Toutefois, rappelle l’institution financière, la situation demeure difficile pour plusieurs ménages.

Selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), en 2013, 18 % des ménages québécois ne pouvaient compter sur leurs propres ressources pour couvrir une dépense imprévue de 500 $ ou remplacer des meubles usés et environ 12 % ne pouvaient se payer des soins dentaires courants. En 2014, 184 650 familles québécoises étaient considérées à faible revenu, soit 8,2 % des familles québécoises. Un quart des familles monoparentales du Québec sont dans cette situation précaire. Pour ces familles, l’épargne demeure généralement un luxe inatteignable.

La rédaction