Les retraites : un défi à l’échelle internationale

Par La rédaction | 3 janvier 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

Il n’y a pas que les municipalités du Québec qui s’inquiètent du poids que représentent les déficits actuariels de leurs régimes de retraite. Ce type de problématiques se présente en fait dans tous les pays développés. Et ce phénomène pourrait signifier un changement radical de la façon de vivre la retraite dans les prochaines décennies.

Pour un article de fond, l’agence Associated Press a consulté des experts étrangers et fait témoigner des retraités de plusieurs pays. Selon l’article, nous mesurons encore mal les répercussions des réductions dans les programmes de retraites, car les retraités actuels bénéficient toujours des anciens régimes, plus généreux.

« La première vague de travailleurs sous-préparés vont essayer de prendre leur retraite, et ils vont se rendre compte qu’ils ne peuvent pas se le permettre », affirme Norman Dreger, consultant chez Mercer, à Francfort, en Allemagne.

Des effets décuplés La crise qui se pointe serait la convergence de trois facteurs, qui ont souvent été décrits individuellement, mais dont la combinaison va renforcer les effets :

  • Les pays réduisent les prestations de retraite et augmentent la durée de travail nécessaire pour y avoir droit. Plusieurs pays font face à une dette considérable et à des déficits s’étant accrus lors de la dernière crise financière;
  • Les compagnies ont aboli les régimes de retraite à prestations déterminées;
  • Les individus ont dépensé librement et n’ont pas suffisamment épargné avant la récession, qui est venue gruger davantage leurs avoirs.

« La plupart des pays ne sont pas prêts à faire face à ce qui s’annonce comme un des principaux défis du 21e siècle », concluait dans un rapport l’automne dernier le Center for Strategic and International studies, de Washington.

L’âge d’or de la retraite Jean-Pierre Bigand, qui habite dans la région de la Normandie, en France, a pris sa retraite l’automne dernier à l’âge de 66 ans. Chanceux, il peut bénéficier de tous les avantages du système de retraites français, ce qui ne sera pas nécessairement le cas des travailleurs plus jeunes. M. Bigand possède une résidence secondaire en Provence. Il vient tout juste de prendre des vacances sur l’Île d’Oléron près de la côte Atlantique, et il planifie un voyage de cinq semaines en Guadeloupe. « Les voyages constituent notre poste de dépense le plus important », confirme-t-il.

Ce profil de retraités risque de ne plus être la norme dans les années à venir. « Le concept de la retraite vue comme une longue période de loisirs ne sera peut-être plus réaliste, c’était l’âge d’or de la retraite », dit M. Dreger de la firme Mercer.

Selon l’OCDE, les coupes effectuées dans les systèmes de retraite gouvernementaux depuis les années 2000 auront pour effet de réduire en moyenne de 20 % les prestations accordées à la retraite. Dans l’ensemble des 34 pays de l’OCDE, les programmes de retraites gouvernementaux fournissent en moyenne 59 % des revenus des retraités. La part assumée par l’État varie selon les pays : elle est de 86 % en Hongrie et de 38 % aux États-Unis.

La rédaction