Les ristournes ont augmenté chez Desjardins

Par La rédaction | 27 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’an dernier, Desjardins a enregistré des excédents records de plus de deux milliards de dollars (+21 % par rapport à 2016) ainsi qu’une progression de 40% des ristournes.

Concrètement, le Mouvement prévoit ainsi retourner quelque 320 millions en ristournes dans la collectivité, dont 202 millions directement dans les comptes de ses membres, annonce un communiqué.

Il faut remonter à 2014 pour voir la ristourne franchir la barre des 200 millions, souligne La Presse canadienne, qui rappelle que cette année-là, 217 millions avaient alors été redistribués.

Dans une entrevue accordée lundi à RDI économie, le président et chef de la direction de l’institution financière explique ces résultats par deux principaux facteurs : d’une part, par la vente de filiales de Western Financial Group et de Western Life Assurance Company, spécialisées dans l’assurance de dommages dans l’Ouest canadien, qui a généré des profits de 249 millions; d’autre part, par la forte croissance des activités dans le réseau des caisses.

« DESJARDINS EST PLUS PRÈS DES GENS »

Guy Cormier évoque notamment « un virage, où les gens sentent un Desjardins plus près d’eux autant [en matière de] technologie que des services qu’on offre ». « On sent vraiment, au cours de la dernière année, un rapprochement du Mouvement avec nos membres. (…) [Notre membership est en croissance], nos volumes d’affaires sont en croissance, [il y a] plus d’hypothèques, plus d’épargne, plus d’entreprises », indique-t-il.

Évoquant l’importante ristourne retournée aux membres pour l’exercice 2017, le dirigeant a cependant prévenu que ce montant ne pourrait pas toujours croître de 40% d’une année à l’autre, comme cela a été le cas cette fois-ci, mais que la hausse devrait plutôt suivre celle de l’excédent. « Souhaite-t-on que le montant progresse vers les 250 millions ou 300 millions selon la performance? La réponse est oui », a-t-il déclaré lundi au cours d’une conférence téléphonique avec les médias.

Depuis la crise financière de 2008, Desjardins, qui ne peut émettre d’actions pour mobiliser du capital, avait choisi de réduire les montants des ristournes aux membres pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires en matière de capitalisation, note La Presse canadienne. Cette politique avait été vivement critiquée par plusieurs observateurs de la scène économique. Dans une lettre ouverte publiée en mars par La Presse, le président de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, Michel Nadeau, soulevait par exemple la question du faible taux de redistribution des excédents aux membres et à la collectivité, soulignant alors que « Desjardins a un ratio de réserves de plus de 60 % plus élevé que les banques ».

« PLEIN DE NOUVEAUX MÉTIERS SONT CRÉÉS »

Au terme du dernier congrès qui s’est déroulé à l’automne, le Mouvement avait cependant décidé de calculer la ristourne en tenant compte d’un plus grand nombre de produits que les prêts, placements ou dépôts à terme de ses membres. « Il y a aussi des produits d’assurance automobile, des cartes de crédit et des assurances pour la maison (…), et cette portion n’était pas couverte par la ristourne », a précisé Guy Cormier.

Vantant le virage numérique entrepris par Desjardins sur les ondes de RDI économie, son président et chef de la direction a par ailleurs voulu rassurer les conseillers en services financiers qui s’inquiètent de devenir un jour de simples vendeurs et de ne plus pouvoir offrir des conseils. « Rappelez-vous il y a 30 ou 40 ans, quand est arrivée l’informatique, les gens étaient inquiets d’un paquet de mises à pied. (…) Aujourd’hui, 30 ans plus tard, il y a plein de nouveaux métiers qui ont été créés. Chez Desjardins, aujourd’hui, on embauche 4 000 employés par année », a-t-il affirmé.

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