Les robots diversifient leur offre bancaire

Par La rédaction | 18 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Robot devant un écran tactile.
Photo : Kittipong Jirasukhanont / 123RF

Les intérêts ridicules imposés dans les comptes d’opérations courantes et les comptes d’épargne des banques désespèrent depuis longtemps les consommateurs. Voici que les robots-conseillers tentent de tirer partie de cette frustration en offrant des comptes bancaires plus payants.

Financial-Planning rapporte que le robot-conseiller américain Wealthfront lance, en collaboration avec des banques, un compte d’épargne dont le taux d’intérêt se situe à 2,4 %. Des banques comme East West Bank et New York Community Bank se joignent au projet pour offrir ce service. 

« Tous les ans, les quatre plus grandes banques des États-Unis génèrent plus de 300 milliards de dollars américains (398,1 G$ CA) en revenus, tout en ne payant à peu près rien sur les dépôts en liquide des clients, déplore Dan Carroll, cofondateur de Wealthfront. Imaginez l’incidence que cet argent supplémentaire pourrait avoir sur la vie des gens. »

Les comptes peuvent être ouverts avec aussi peu qu’un dollar et ne sont pas sujets aux risques du marché. Ils sont aussi assurés jusqu’à concurrence d’un million de dollars américains (1,33 M$ CA) par l’assurance dépôt du gouvernement fédéral (FIDC). Selon Wealthfront, il n’y a aucuns frais associés au compte. 

RÉPONDRE À TOUS LES BESOINS FINANCIERS

Wealthfront est le deuxième robot-conseiller en termes d’actifs sous gestion, avec 11,5 milliards de dollars américains (15,26 G$ CA). Il compte 220 000 clients, dont 90 % ont moins de 45 ans. Leur âge moyen est de 32 ans et on les retrouve très majoritairement autour de New York, San Francisco, Los  Angeles, Washington et Seattle. Le compte moyen d’un client contient 41 000 dollars américains (54 410 $CA).

L’entreprise soutient que l’ouverture de ce nouveau compte est un atout dans le cadre plus large de sa stratégie visant à devenir un guichet unique capable d’automatiser tous les besoins financiers de ses clients, en un seul endroit. 

La prochaine année pourrait voir Wealthfront proposer d’autres types de services de banque de détail. « Afin d’optimiser et d’automatiser toutes les finances de nos clients, nous devons offrir des destinations court-terme et long-terme idéales pour leur argent », affirme le PDG Andy Rachleff.

D’AUTRES JOUEURS SE LANCENT

Il y a deux mois, l’application de transactions boursières sans frais Robinhood lançait un compte bancaire similaire aux comptes de banques traditionnels, mais offrant un juteux 3 % d’intérêt. Elle avait toutefois dû reculer, n’ayant pas effectué les démarches appropriées auprès de la Commissions des valeurs mobilières américaines avant de lancer son nouveau produit. 

De son côté, Betterment propose depuis décembre à ses quelque 400 000 clients de synchroniser leurs comptes chèques avec un portefeuille de fonds négociés en Bourse à faible risque. Le robot-conseiller siphonne automatiquement tous les fonds dans ces comptes qui dépassent 20 000 dollars américains (26 540 $CA) et les investit dans ce portefeuille, contre des frais de 25 points de base.

AU CANADA

Au Canada, Wealthsimple a lancé officiellement en avril dernier le Compte d’épargne optimal, proposant un taux d’intérêt de 1,7 % et des transactions gratuites et illimitées. Ce compte n’impose aucun solde minimum ou maximum et il est entièrement assuré. Les taux d’intérêt y seront par ailleurs continuellement optimisés. Les fonds ne sont jamais gelés et les dépôt sont comptabilisés pour accéder à Wealthsimple Black. Les clients qui épargnent ou investissent 100 000 dollars ou plus peuvent en effet obtenir certains privilèges, comme une carte d’accès à des salons VIP dans les aéroports, une réduction de leurs frais de gestion et des conseils personnalisés de planification financière.

Cette percée dans les comptes bancaires est d’autant plus importante qu’Investors Economics évalue que 35 % des actifs financiers au Canada sont détenus dans des comptes d’épargne. Les robots-conseillers n’entendent visiblement pas laisser les grandes banques se partager seules cette manne.

La rédaction