Les titres à revenu fixe, un « refuge sûr » pour les épargnants

Par Ronald McKenzie | 15 février 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Ébranlés par la crise financière de 2008, de nombreux épargnants canadiens qui se fient trop à leurs émotions pourraient rater de bonnes occasions de placement, constate la firme Franklin Templeton.

Au terme d’une étude sur la finance comportementale, Templeton note que le tiers (34 %) des participants admettent se laisser guider par leurs émotions quand vient le temps d’investir, et un autre quart (26 %) ne sont pas certains s’ils le font ou non.

« Les Canadiens considèrent toujours les actions à travers le filtre d’un marché à la baisse. La dégringolade des marchés de 2008 demeure bien présente à l’esprit des investisseurs, et ce, en dépit de la remontée des marchés », indique Templeton.

L’ennui, c’est que de beaucoup d’investisseurs qui ont instinctivement délaissé les actions pour se tourner vers des placements traditionnellement « sûrs » se rendent compte maintenant que cette stratégie a généré des rendements négligeables ou négatifs en raison de l’extrême faiblesse des taux d’intérêt.

Malgré ce constat d’échec, 61 % des Canadiens sondés considèrent encore que les actifs à revenu fixe, comme les obligations et les fonds communs d’obligations, constituent des «refuges sûrs» pour leur argent. D’ailleurs, plus du tiers des répondants (35 %) croient que les actifs à revenu fixe sont ceux qui offrent les meilleurs rendements dans les marchés actuels.

«Ces opinions sur les titres à revenu fixe maintiennent peut-être les investisseurs à l’écart des marchés des actions et pourraient les éloigner de leurs objectifs financiers à long terme, et ce, alors que l’indice composé S&P/TSX a progressé d’environ 68 % depuis le creux atteint par le marché en mars 2009», déplore Templeton.

Trois facteurs expliqueraient pourquoi les investisseurs entretiennent certaines croyances et prennent certaines décisions en matière de placement :

1. Le biais de disponibilité. Les prises de décision sont grandement influencées par ce que nous considérons personnellement comme étant plus pertinent, plus récent ou plus frappant. Par exemple, les événements sans précédent liés à la crise financière de 2008 peuvent produire un effet plus marqué sur un investisseur que la progression de 68 % de l’indice composé S&P/TSX depuis le creux du marché.

2. L’aversion pour les pertes. Le désagrément causé par une perte est généralement beaucoup plus fort que la sensation de gratification liée à un gain. «La volonté d’éviter les pertes de marché a poussé de nombreux investisseurs à délaisser les actions pour se tourner vers des équivalents au comptant à faible rendement tels que les instruments du marché monétaire ou les certificats de placement garanti», dit Templeton.

3. Le mimétisme. Une tendance innée à «suivre le troupeau» explique pourquoi les investisseurs peuvent facilement se retrouver à investir leur argent de la même façon que la majorité des autres. Un tel comportement peut amener les investisseurs à perdre de vue leurs objectifs à long terme et à retirer leurs placements dans les actions au mauvais moment, ou encore à laisser dormir leur argent alors que les marchés remontent. «Plus de la moitié des Canadiens interrogés (59 %) affirment qu’ils ne se soucient pas de ce que les autres font lorsqu’ils investissent. Or, l’exode des marchés des actions semble indiquer le contraire», conclut Templeton.

Ronald McKenzie