Les travailleurs âgés poussés vers la retraite

Par La rédaction | 24 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que les gouvernements multiplient les initiatives pour inciter les travailleurs à repousser l’âge de leur retraite, les milieux de travail ne semblent pas très enthousiastes à l’idée d’accommoder les employés âgés.

Radio-Canada a en effet récolté de nombreux témoignages de travailleurs qui ont l’impression de se faire pousser à la retraite ou de se faire « tabletter » en raison de leur âge.

« Tu restes marqué quand tu quittes un emploi dans des conditions comme ça. Tes années de retraite ne sont plus bonnes. Dans ta tête, tu ressors ça : « Je n’étais pas bon » », indique Judith Gagnon, présidente de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), à la chaîne d’information.

Selon elle, les milieux de travail actuels ne sont pas bien adaptés aux aînés et n’encouragent pas le travail au-delà de 65 ans. Refus des patrons d’accorder des semaines de travail de quatre jours et intimidation de la part des collègues ne sont que quelques raisons parmi d’autres qui poussent certains employés à tirer leur révérence.

PRATIQUE ILLÉGALE

Il est illégal pour un employeur d’obliger un employé à prendre sa retraite. « Si l’employé est productif et qu’il rencontre les objectifs du poste, le congédiement n’est pas permis », précise Marianne Plamondon, avocate associée au cabinet Norton Rose Fulbright, en entrevue à Radio-Canada.

Deux recours juridiques sont possibles pour les travailleurs qui se sentent lésés : s’adresser à la CNESST pour congédiement sans cause juste et suffisante ou alors déposer une plainte en discrimination à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse.

Dans le cas de travailleurs qui ne sont plus suffisamment productifs, les employeurs peuvent toutefois entreprendre des recours pouvant mener à un congédiement. « L’employeur peut mettre l’employé sur un plan d’amélioration de la performance durant lequel il va devoir donner à l’employé ses attentes, ses objectifs, lui donner un soutien pour atteindre les objectifs et lui donner une période de temps suffisante pour s’améliorer », explique MmePlamondon.

PAS QUE DU MAUVAIS

Même si certains milieux de travail semblent réfractaires aux employés âgés, de plus en plus d’entreprises prennent des mesures pour aider les travailleurs d’expérience à conserver leur poste.

« On a vu dans les conventions collectives un accroissement des dispositions qui prévoient un allégement ou une réorganisation des tâches des travailleurs âgés, explique Patrice Jalette, professeur titulaire à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal. Donc, on retrouve ça peut-être dans 40 % des conventions collectives. Dans les années 1990, c’était peut-être aux alentours de 10 %. » La rédaction vous recommande :

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