Les ventes de logements vont diminuer en 2017

Par La rédaction | 21 mars 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Même si les tendances du marché de l’habitation au pays continueront d’afficher des « divergences considérables » d’une région à l’autre, les ventes à l’échelle nationale devraient atteindre cette année 518 700 logements, soit une baisse de 3 %, par rapport à l’an dernier, selon l’Association canadienne de l’immeuble.

En phase avec ses annonces antérieures, celle-ci précise que la révision à la hausse des prévisions de vente pour l’Ontario vient compenser la révision à la baisse de celles pour la Colombie-Britannique.

Dans cette dernière, les ventes dans le Lower Mainland ont diminué de façon marquée par rapport aux résultats records enregistrés au début de 2016, alors qu’en parallèle les ventes et les pressions sur les prix ailleurs dans la province se sont maintenues à un niveau historiquement élevé, indique l’ACI, qui regroupe quelque 120 000 courtiers et agents immobiliers répartis dans plus de 90 chambres et associations immobilières.

ÉQUILIBRE PRÉCAIRE À TORONTO

En revanche, dans les provinces riches en ressources énergétiques, comme l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, les ventes demeurent à des niveaux inférieurs tandis que l’offre de biens immobiliers est élevée, « ce qui se traduit par un affaissement des tendances des prix dans ces provinces ».

Du côté du Grand Toronto et de ses environs, l’équilibre entre l’offre et la demande est devenu de plus en plus précaire sur les marchés du logement, ce qui devrait « mener à une croissance des prix à deux chiffres » et aura pour effet « de rendre les propriétés encore moins abordables et d’entraîner l’érosion des ventes en l’absence d’un accroissement substantiel et soutenu des nouvelles offres de propriété à vendre », estime l’ACI.

Ailleurs au pays, les marchés du logement des régions telles que le Manitoba, l’est de l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard ont tous connu, à des degrés divers, une année remarquable en 2016 après plusieurs années de stagnation, en raison de la hausse des ventes qui a réduit l’offre élevée.

DES ACHETEURS EXCLUS DU MARCHÉ

Par ailleurs, l’ACI relève que le récent resserrement des règles hypothécaires, l’augmentation des primes d’assurance prêt hypothécaire et la hausse annoncée des taux d’intérêt hypothécaires restreignent l’abordabilité dans tous les marchés de l’habitation d’un océan à l’autre.

Dans certaines régions, la simulation de crise, désormais plus stricte pour l’admissibilité à un prêt hypothécaire, forcera certains acheteurs d’une première maison à revoir le prix qu’ils peuvent se permettre et pourrait entraîner une baisse des achats de maison s’ils se tournent vers des maisons à plus bas prix. Dans les régions où il y a pénurie de maisons abordables, plusieurs ventes pourraient également être reportées puisque les acheteurs devront économiser plus longtemps afin d’amasser une mise de fonds plus élevée.

Enfin, dans certains marchés comme Vancouver et Toronto, où il y a pénurie de maisons unifamiliales et où les options abordables sont limitées, certains acheteurs risquent même de se retrouver totalement exclus du marché. Au Québec, les prix moyens hausseront légèrement ou resteront stables, ce qui indique un équilibre du marché entre l’offre et la demande. Le prix moyen à l’échelle nationale devrait augmenter de 4,8 % pour atteindre 513 500 dollars cette année, mais toujours avec d’importantes variations régionales.

LES PRÉVISIONS POUR 2018

L’an prochain, l’ACI prévoit que les ventes d’un océan à l’autre s’élèveront à 513 400 logements, ce qui représente une baisse de 1 % comparativement aux prévisions pour 2017. À noter que la majeure partie de ce recul résulte de la diminution des ventes en Ontario.

Globalement, le prix moyen des maisons devrait augmenter de 5 % pour s’établir à 539 400 dollars, « ce qui reflète la tension continue du marché en Ontario et un retour plus près de la normale en Colombie-Britannique », explique l’Association. Selon ses prévisions, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador devraient connaître une diminution de moins de 1 % en ce qui concerne les prix moyens, tandis que la majeure partie du reste du Canada, y compris le Québec, devrait enregistrer des augmentations de prix « correspondant plus ou moins à l’indice des prix à la consommation ».

Février a été un bon mois

Les ventes résidentielles à l’échelle nationale ont augmenté de 5,2 % d’un mois à l’autre en février, ce qui en fait le niveau le plus haut depuis avril 2016, indique l’ACI, qui précise que cette hausse est largement due à une poussée des ventes dans le Grand Toronto et ses environs.

Les ventes réelles (non corrigées des variations saisonnières) ont pour leur part diminué de 2,6 % par rapport à l’an dernier, ce qui reflète un ralentissement des ventes dans le Lower Mainland, en Colombie-Britannique, par rapport aux sommets extraordinairement élevés enregistrés un an plus tôt.

MODESTE HAUSSE DE PRIX À MONTRÉAL

« Les tendances du marché continuent de varier d’une région à l’autre. Les maisons changent de main rapidement à l’échelle du Grand Toronto et des collectivités avoisinantes. Ailleurs, la compétition entre les acheteurs potentiels est moins intense, ce qui fait que les maisons demeurent plus longtemps sur le marché », observe Cliff Iverson, président de l’ACI.

Comparativement aux niveaux notés en 2016, les prix des maisons ont augmenté modestement à Regina (+3,5 %), à Ottawa (+3,8 %), dans le Grand Montréal (+3,3 % d’une année à l’autre) ainsi que dans le Grand Moncton (+1,2 %).

La rédaction