Les ventes résidentielles ont chuté en janvier au pays

Par La rédaction | 21 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le marché des ventes résidentielles a globalement enregistré une « forte chute » en janvier au pays, selon les données de l’Association canadienne de l’immeuble.

L’ACI, qui regroupe plus de 120 000 courtiers et agents immobiliers répartis dans 90 chambres et associations immobilières d’un océan à l’autre, précise que les ventes à l’échelle nationale ont chuté de 14,5 % de décembre à janvier et que la baisse a concerné les trois quarts des marchés locaux, y compris la quasi-totalité des grands centres urbains.

Bon nombre des reculs les plus importants en pourcentage ont été constatés dans les marchés du Grand Golden Horseshoe, où les ventes avaient connu un regain à la toute fin de l’année dernière après l’annonce d’un resserrement des règles hypothécaires à compter du 1er janvier, note l’Association.

MONTRÉAL À CONTRE-COURANT

Sur un an, les ventes réelles se sont contractées de 2,4 %, un phénomène qui a touché environ la moitié des marchés locaux. L’ACI précise néanmoins que malgré ce recul, les ventes enregistrées au mois de janvier ont été proches de la moyenne mensuelle observée sur une période de 10 ans. À l’inverse, les ventes ont grimpé d’une année à l’autre dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver, dans la région de l’Okanagan, à Edmonton, à Montréal, dans le Grand Moncton et à Halifax-Dartmouth.

Toujours en janvier, le nombre de nouvelles inscriptions a plongé de 21,6 %, pour atteindre son niveau le plus bas depuis le printemps 2009. Le nombre de maisons à vendre a chuté dans environ 85 % de tous les marchés locaux, principalement en raison d’une baisse considérable dans le Grand Toronto.

Les nouvelles inscriptions ayant affiché une baisse supérieure à celle des ventes, le ratio national des ventes comparativement aux nouvelles inscriptions s’est resserré à 63,6 %, par rapport au niveau auquel il se maintenait depuis mai dernier, soit de près de 55 % à un peu moins de 60 %. Par ailleurs, on comptait cinq mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier, ce qui s’approche de la moyenne à long terme de 5,2 mois. L’ACI rappelle que le nombre de mois d’inventaire est une mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements, puisqu’il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire aujourd’hui disponible au taux de vente actuel.

LA FAUTE AUX NOUVELLES RÈGLES HYPOTHÉCAIRES?

Du côté des prix, l’Indice des prix des propriétés MLS a augmenté de 7,7 % entre janvier 2017 et janvier 2018, tandis que le prix de vente moyen au pays a affiché une hausse de 2,3 % sur la même période. Ce sont les appartements qui ont connu les hausses les plus importantes d’une année à l’autre (+20,1 %), suivis des maisons en rangée (+12,3 %), des unifamiliales à un étage (4,3 %) et des unifamiliales à deux étages (+2,3 %). À noter que les prix des propriétés de référence ont progressé de 5,2 % dans le Grand Montréal, en raison de la hausse de 6,2 % du prix des unifamiliales à deux étages.

Si l’on en croit l’ACI, la baisse des ventes résidentielles serait en grande partie due au nouveau resserrement des règles hypothécaires. « L’accumulation des modifications apportées aux règles hypothécaires, qui sont entrées en vigueur le 1er janvier, a semé l’incertitude et la confusion chez les acheteurs. De plus, ces modifications n’abordent d’aucune façon les préoccupations du gouvernement concernant le prix des maisons, qui sont attribuables à une pénurie continue de propriétés dans d’importants marchés comme Vancouver et Toronto. Ces préoccupations ne s’estomperont pas tant que la question de la pénurie n’aura pas été réglée », soutient le président de l’Association, Andrew Peck.

« La chute des ventes en janvier montre clairement que la vigueur de la fin de l’an dernier découlait des transactions effectuées par des acheteurs rationnels pressés d’acheter avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles hypothécaires en 2018. Une forte baisse du nombre de nouvelles inscriptions a aussi empêché le marché équilibré de favoriser les acheteurs », ajoute Gregory Klump, l’économiste en chef de l’ACI.

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