Les Y ont une façon bien à eux d’investir

Par La rédaction | 5 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Près de la moitié (49 %) des Y ayant une valeur nette de plus d’un million de dollars citent la responsabilité sociale comme étant un facteur qui les aide à déterminer leurs choix d’investissement, selon Private Wealth Systems.

Sur la base d’une récente étude du Groupe Spectrem, le PDG de la société de gestion de technologies et de données financières note que « les représentants de ce segment de la population considèrent l’investissement socialement responsable [ISR] comme un moyen d’utiliser leur richesse pour avoir un impact positif et durable sur des causes qui leur tiennent cœur ».

« Ces investisseurs de la génération Y veulent que leurs portefeuilles soient conçus, gérés et analysés en fonction de leurs préférences et non selon un format unique. Ils s’attendent donc à ce que leurs gestionnaires de fortune comprennent bien ce qu’ils considèrent être des placements socialement responsables », ajoute Craig Pearson.

L’ISR CONSIDÉRÉ COMME UNE BONNE AFFAIRE

Selon Private Wealth Systems, l’intérêt pour l’ISR des investisseurs nés entre 1980 et le milieu des années 1990 est enraciné non seulement dans leur désir d’améliorer le monde pour eux-mêmes et leurs descendants, mais aussi dans la conviction que le comportement responsable des entreprises représente une bonne affaire et donc un bon investissement. Plusieurs recherches soutiennent d’ailleurs cette idée, indique la firme.

C’est notamment le cas d’un récent rapport de Morgan Stanley, qui suggère que les entreprises qui pensent plus loin que leurs résultats nets immédiats et qui ont de véritables préoccupations environnementales et sociales pourraient être plus compétitives à long terme que les autres. Une étude encore plus détaillée réalisée en 2015 par des chercheurs de la Harvard Business School montre également que les sociétés prêtes à investir dans des programmes environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance réussissent mieux que celles dont ce n’est pas le cas, tant en termes de performance des cours ajustés au risque que de croissance des ventes et des marges bénéficiaires.

Conscients de cette dynamique, un nombre croissant de représentants de la génération Y à forte valeur nette regardent de plus en plus leurs actions philanthropiques et leurs placements à travers la seule lentille de l’investissement responsable. Ainsi, Liesel Pritzker Simmons, héritière de la chaîne Hyatt Hotels, recherche souvent des placements offrant à la fois de forts rendements et ayant un effet positif sur la société et l’environnement. Fidèle à cette approche, elle a d’ailleurs lancé il y a trois ans un réseau destiné à « créer un bénéfice social mesurable » grâce aux investissements de ses membres. Baptisé The ImPact, celui-ci regroupe aujourd’hui plus de 125 personnes ayant chacune une valeur nette moyenne d’environ 700 millions de dollars.

PERSONNALISER LA GESTION DE FORTUNE

Craig Pearson relève toutefois que l’actuelle popularité de l’investissement socialement responsable n’en fait pas pour autant une stratégie forcément facile à mettre en œuvre. En effet, souligne-t-il, même si nombre de fonds, notamment de fonds négociés en Bourse, sont commercialisés à grand renfort de publicité destinée à prouver qu’ils reflètent de « bonnes » valeurs environnementales, sociales et de saine gouvernance, la réalité est parfois bien différente. En fait, beaucoup d’entre eux reposent sur des investissements « qui déplairaient à de nombreux investisseurs réellement soucieux d’investir de façon responsable ».

Pour éviter ce genre d’écueil, Private Wealth Systems a élaboré une « plate-forme logicielle » spécialement conçue « pour créer une conversation entre les détenteurs de patrimoine et les gestionnaires de fortune », explique son PDG. « L’objectif est de personnaliser la manière dont la richesse est gérée. Qu’il s’agisse d’ISR, de risque ou des thèmes d’investissement, celle-ci devrait être gérée en fonction des opinions personnelles de chaque investisseur », insiste Craig Pearson.

Sa conclusion? « Ce qui est socialement responsable pour moi ne le sera pas nécessairement pour quelqu’un d’autre. De même, ce que je considère être un placement risqué pourra être vu comme étant prudent par une autre personne. La bonne nouvelle, c’est que les progrès technologiques permettent désormais un niveau d’engagement personnalisé qui n’était pas envisageable il y a seulement quelques années. »

La rédaction vous recommande :

La rédaction