Les Y plus préoccupés par les dettes que la retraite

Par La rédaction | 19 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La planification de la retraite est très loin d’être une priorité pour la génération Y, qui se soucie surtout de son niveau d’endettement, selon un rapport de BMO Gestion de patrimoine publié mardi.

Près du tiers (29 %) des Canadiens issus de cette génération considèrent le remboursement de leurs dettes comme leur principale préoccupation financière, alors que l’épargne-retraite est un enjeu pour seulement 14 % d’entre eux. Une forte proportion de répondants (41 %) sont d’avis que le moment de la retraite est trop loin et qu’ils ont d’autres priorités plus immédiates. Un Canadien de la génération Y sur cinq (19 %) préfère d’ailleurs payer l’ensemble de ses dettes accumulées avant de commencer à épargner pour ses vieux jours.

Dans bien des cas, cette dette provient des coûts associés aux études postsecondaires. D’après la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, la dette d’études des Y, qui sont nés entre 1981 et 2000, s’élevait en moyenne à 27 000 $ en 2015.

« Compte tenu du fait que par rapport aux générations précédentes, deux fois plus d’étudiants de la génération du millénaire poursuivent des études postsecondaires, ceux-ci misent sur les études supérieures, estimant que c’est le meilleur moyen d’améliorer leurs chances dans un marché du travail difficile et compétitif, explique dans un communiqué Chris Buttigieg, directeur général de l’Institut Info-Patrimoine à BMO Gestion de patrimoine. Toutefois, le choix de poursuivre des études s’effectue souvent au prix d’un endettement supplémentaire, ce qui rend cette décision difficile. »

LES COMPTES D’ÉPARGNE PLUS POPULAIRES QUE LE CELI

Que ce soit en en vue d’effectuer un achat important ou de rénover une maison, deux fois plus de Y préfèrent placer leur argent dans un compte d’épargne que dans un CELI ou un REER. À noter que 28 % des répondants ont indiqué ne pas épargner du tout à l’heure actuelle.

L’étude de BMO insiste sur le fait que le net avantage du CELI par rapport au compte d’épargne non enregistré est d’offrir un revenu libre d’impôt. « Le CELI constitue une option intéressante pour toutes les tranches de revenus et tous les groupes d’âge, mais il peut être encore plus avantageux pour les enfants du millénaire. […] En raison de leur jeunesse, […] ils disposent de nombreuses années pour capitaliser le rendement de leurs investissements à l’abri de l’impôt », note l’institution financière.

INCERTITUDE QUANT À L’AVENIR

Qu’est-ce qui empêche les Y de mettre de l’argent de côté? Principalement le manque de sécurité d’emploi ou d’occasions professionnelles (63 %) et l’instabilité des relations personnelles, notamment en raison d’un divorce ou de la perte de revenus d’un partenaire (62 %).

Même si le taux de diplomation postsecondaire des Canadiens de la génération Y est très élevé, ils sont plus nombreux à occuper des emplois à temps partiel ou à être au chômage que le reste de la population.

Rappelons cependant qu’une étude de Statistique Canada publiée le printemps dernier indiquait que les jeunes Canadiens sont, en moyenne, dans une meilleure situation financière que leurs parents au même âge. Un individu né en 1984 avait ainsi un revenu moyen de 50 018 $, contre seulement 37 899 $ (en dollars constants de 2015) pour ses parents lorsque ceux-ci avaient le même âge.

LITTÉRATIE FINANCIÈRE INSUFFISANTE

Le rapport de BMO cite une récente étude de PwC, qui révélait que les Y ont tendance à ne pas être suffisamment informés des questions financières. Seuls 24 % des membres de cette génération ont démontré qu’ils possédaient une littératie financière de base et à peine 8 % possédaient de bonnes connaissances financières. Cette absence de savoir-faire risque de nuire à leur capacité d’atteindre la réussite financière à laquelle ils aspirent, souligne la banque.

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