L’essor du critère S des investissements ESG

Par Didier Bert | 20 février 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Figurines en bois colorées
Photo : designer491 / iStock

L’offre d’investissements axés sur les critères sociaux connaît à son tour un développement notable, imitant une tendance déjà observée pour les aspects environnementaux et de gouvernance.

Durant de longues années, les investissements ESG semblaient se limiter à la première lettre de l’acronyme. Les gestionnaires d’actifs ont misé de plus en plus fortement sur les facteurs environnementaux, accompagnant les préoccupations des investisseurs en matière de changements climatiques, ainsi que les risques financiers associés au dérèglement du climat.

Divers scandales ont également malmené la confiance des investisseurs, propulsant l’intérêt envers les aspects de gouvernance. La récente faillite de la plateforme de cryptomonnaies FTX est un exemple de plus du risque associé à une gouvernance fragile.

Il semble désormais que ce soit au tour du S d’ESG de prendre toute sa place dans les portefeuilles. C’est du moins ce qu’on peut déduire en observant le développement de l’offre de produits d’investissements axés sur les critères sociaux.

Plus d’un gestionnaire d’actifs sur trois (37 %) propose déjà ou travaille à offrir des produits axés sur l’égalité des chances en matière d’emploi, la diversité et les questions de genre, indique un rapport de la firme d’études américaine Cerulli, cité par ESG Clarity.

Un tiers d’entre eux s’intéressent ou proposent déjà des produits d’investissement axés sur le logement abordable, le développement communautaire, ou le travail équitable.

Cette tendance se renforce mois après mois. BNY Mellon et Hypathia Capital viennent de lancer des fonds axés sur la diversité des sexes parmi les dirigeants exécutifs.

Et le public visé n’est certainement pas constitué seulement de particuliers sensibles à de tels enjeux. La demande des investisseurs institutionnels est importante, mentionne la firme Cerulli. Comme pour les enjeux environnementaux et de gouvernance, cet intérêt est significatif de la prise de conscience des risques associés au manque de diversité.

Les gestionnaires d’actifs ne se contentent pas de mettre en place des produits d’investissement axés sur la diversité. Au sein même de leurs organisations, ils tendent à embaucher davantage de femmes ou des professionnels issus des minorités. Les formations encourageant la diversité sur le lieu de travail sont présentes chez 90 % des gestionnaires d’actifs, indique la firme américaine.

Le point défaillant demeure la diversité au sein des conseils d’administration. Seul un gestionnaire d’actifs sur deux (53 %) exige la présence d’au moins une femme dans son conseil d’administration. C’est encore pire pour les administrateurs issus des groupes minoritaires: seule une société de gestion d’actifs sur trois (34 %) exige la présence d’au moins un administrateur issu de tels groupes.

Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.