L’ether, monnaie virtuelle de demain?

Par La rédaction | 29 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Passionné par l’aventure du bitcoin, un Torontois d’origine russe a mis au point sa propre monnaie électronique, rapporte Le Monde.

Dès l’âge de 17 ans, Vitalik Buterin s’est intéressé à l’argent virtuel, mais il est cependant très vite parvenu à la conclusion que le système du bitcoin était imparfait.

Trois ans plus tard, à 20 ans, il décide d’inventer une nouvelle monnaie électronique, fondée sur des algorithmes encore plus sophistiqués, qu’il a baptisée « ether », du nom de ce fluide subtil censé remplir l’espace au-delà de l’atmosphère terrestre.

Déjà millionnaire

Pour faire vivre son projet, il a monté une petite entreprise, Ethereum, grâce notamment à une bourse de 100 000 $ de la Fondation Thiel, en Californie, réservée aux jeunes chercheurs indépendants. Mais il a également, et surtout, compté sur ses propres forces.

Ainsi, dès l’été dernier, il a commencé à vendre à l’avance ses futurs ethers contre des bitcoins.

« J’ai découvert que beaucoup de gens croyaient en mon projet. Au début, nous avions fixé un cours de 2000 ethers pour un bitcoin, mais très vite la demande s’est renforcée et le cours est monté à 1300 », explique-t-il dans le quotidien français.

Une bonne idée, puisqu’en l’espace de seulement six semaines, ce financement participatif lui a rapporté plus de 30 000 bitcoins, soit près de 20 M$.

Lancement prévu au début 2015

Ayant (largement) obtenu les fonds dont il avait besoin, le jeune homme a aujourd’hui cessé son activité de prévente en attendant le lancement officiel de l’ether, prévu pour le début de 2015.

S’il a converti une partie de ses gains en dollars pour couvrir certaines dépenses, il conserve en revanche le reste en bitcoins, expliquant que plusieurs fournisseurs et la plupart de ses employés acceptent d’être payés dans cette monnaie et que quelques-uns « sont même d’accord pour recevoir des ethers ».

Son système sera programmé pour produire au maximum 15 millions d’ethers par an.

« Comme pour le bitcoin, précise Le Monde, Vitalik Buterin compte sur l’arrivée de “mineurs”, qui résoudront des problèmes mathématiques afin de valider toutes les transactions, et seront récompensés en ethers. »

Ce qui, d’ailleurs, est le principe de fonctionnement de la plupart des monnaies virtuelles, qui peuvent être « minées » par leurs utilisateurs grâce à la puissance de calcul des ordinateurs.

Plus simple que le bitcoin

Toutefois, dans le cas de l’ether, les choses seront plus simples, assure le jeune Torontois, puisqu’« il n’y aura pas besoin de gros ordinateurs coûteux [et qu’]on pourra miner chez soi, sur un PC ordinaire ».

De même, le registre central des transactions (blockchain) sera plus facile à charger et à mettre à jour.

« Sur la blockchain du bitcoin, chaque transaction pèse 50 octets. Aujourd’hui, elle est déjà extrêmement lourde, et ça va empirer. Sur Ethereum, chaque portefeuille pèse 100 octets, quel que soit le nombre de transactions », explique-t-il.

Par ailleurs, l’ether ne sera pas un simple clone du bitcoin, promet le jeune chercheur.

« Le bitcoin est d’abord une monnaie, ses autres fonctions sont secondaires. En revanche, la blockchain d’Ethereum pourra accueillir des programmes informatiques très divers, qui tourneront de façon décentralisée et complètement transparentes, puisque toutes les opérations seront consignées et librement consultables. »

En septembre, Ethereum comptait une quinzaine d’employés, dont certains en Europe. Vitalik Buterin espère aussi ouvrir prochainement un bureau à San Francisco et un autre à Berlin.

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