L’hypothèque inversée, solution à double tranchant

Par La rédaction | 25 octobre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Main tenant une clé rattachée à un porte-clé en forme de maison.
Photo : Andrea De Martin / 123RF

Dans une récente chronique du Globe and Mail, Rob Carrick revient sur les avantages et désavantages de l’hypothèque inversée. Une solution parfois utilisée par des propriétaires retraités en manque de liquidités.

« Prenez un taux hypothécaire fixe bien actualisé et doublez-le. Maintenant, vous avez le coût d’une hypothèque inversée », écrit-il d’entrée de jeu. Le ton est donné. Une hypothèque inversée permet d’utiliser la valeur d’une propriété pendant la retraite sans payer d’intérêt tant que celle-ci n’est pas vendue.

Cela peut certes sembler alléchant. Toutefois, les deux institutions qui offrent ces approches au Canada présentent des taux d’intérêt passablement élevés. HomeEquity Bank offrait la semaine dernière un taux pour cinq ans de 5,59 %, alors que Equitable Bank Reverse Mortgage proposait 5,49 %. 

Il y a plus de dix ans qu’un acheteur n’a eu à payer 5 % ou plus pour une hypothèque traditionnelle sur cinq ans au Canada. En négociant un peu, on peut en obtenir une pour moins de 3 % en ce moment.

UNE PRIME DE RISQUE

Dans une hypothèque traditionnelle, le prêteur remet l’argent et commence immédiatement à recevoir des paiements, incluant l’intérêt, de la part de l’emprunteur. Dans le cas d’une hypothèque inversée, l’argent n’est remboursée qu’au moment de la vente, qui dépend de l’emprunteur. Les taux d’intérêt élevé découlent de cet inconvénient pour le prêteur, de même que du risque que la valeur de la propriété baisse entre le moment du prêt et celui de la vente. 

Steve Ranson, PDG de HomeEquity Bank, explique au Globe and Mail qu’on ajoute généralement 3,25 points de pourcentage d’intérêt par rapport à une hypothèque traditionnelle, dont 0,25 point de pourcentage vont annuellement au courtier hypothécaire ou au planificateur financier qui a vendu le contrat, sous forme de commission.

SOUTENU PAR LE MARCHÉ IMMOBILIER

C’est la montée continue de la valeur des propriétés immobilières au Canada qui a rendu possible l’existence de ce marché des hypothèques inversées. C’est parce que cette hausse de valeur est assez forte pour compenser la perte de valeur due aux taux d’intérêt élevés que les hypothèques inversées peuvent avoir un sens pour certains propriétaires. Dans le pire des cas, un propriétaire dont la valeur de la propriété aurait chuté remettrait tout le fruit de la vente au fournisseur de l’hypothèque inversée, mais ne lui devrait pas d’argent. 

Reste que dans un univers où les taux d’intérêt sont très bas, la seule raison qui pousse des retraités à payer les taux élevés de ce genre de contrat est le manque de liquidité. Il s’agit d’une solution de dernier recours, qui coûte très cher, conclut le chroniqueur.

Proposeriez-vous une hypothèque inversée à certains de vos clients?

La rédaction