Libor : trois ex-employés de Barclays inculpés

Par Rémi Maillard | 19 février 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’autorité britannique de lutte contre la grande délinquance financière, le Serious Fraud Office (SFO), a annoncé lundi avoir engagé des procédures pénales contre trois anciens banquiers du groupe Barclays.

Le SFO a précisé que ces inculpations visaient Peter Charles Johnson, Jonathan James Matthew et Stylianos Contogoulas pour des faits commis entre le 1er juin 2005 et le 31 août 2007. Ceux-ci doivent être convoqués par la justice à une date qui reste à déterminer.

Les trois hommes sont soupçonnés d’avoir manipulé de façon concertée le taux interbancaire Libor (London interbanking offered rate).

L’an dernier, le SFO avait engagé des procédures similaires à l’encontre de trois ex-salariés d’UBS et du courtier britannique RP Martin dans le cadre de ce dossier, suivi conjointement par les autorités européennes, américaines et asiatiques.

Barclays avait déboursé 493 millions de dollars en juin 2012 pour mettre un terme à des procédures engagées aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Toutefois, cette affaire avait conduit à la démission de son président et de son directeur général et a sérieusement terni sa réputation.

Depuis, UBS, Royal Bank of Scotland et Rabobank ont à leur tour écopé de lourdes sanctions et dû payer plusieurs centaines de millions de dollars dans le cadre d’accords négociés sur leur implication dans la manipulation du Libor.

Plusieurs autres établissements financiers devraient encore être mis à l’amende.

L’enquête du SFO est menée en coordination avec la Financial Conduct Authority britannique et le département américain de la Justice.

Afin de restaurer sa crédibilité, les autorités britanniques ont fait passer le Libor sous la responsabilité de l’opérateur boursier NYSE Euronext.

Par ailleurs, la directive sur les abus de marchés qui vient d’être votée par le Parlement européen prévoit jusqu’à quatre ans de prison pour les futurs coupables des formes les plus graves de délits d’initiés ou de manipulations semblables à celles sur le Libor, rapporte le quotidien français Les Échos.

Pour l’instant, ce régime ne concerne pas la Grande-Bretagne, qui n’est pas dans l’espace Schengen. Toutefois, si elle en fait la demande, elle pourra l’adopter.

À lire également : La prison pour les manipulateurs de marché dans l’UE?

Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.