L’immobilier canadien dépend des Chinois

Par Soumis par CIBC | 9 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Ils achètent tant de propriétés que notre marché est à la merci d’éventuels soubresauts outre-Pacifique, avance Chip McKinley, gestionnaire de portefeuille, stratégie globale pour l’immobilier, chez Cohen & Steers à New York.

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« Si le marché résidentiel venait à chuter, surtout à Vancouver et à Toronto, ce serait un gros problème. Ironiquement, les fonds de placement immobilier (FPI) canadiens ne seraient pas affectés directement, car ceux qui sont en Bourse ne touchent pas au secteur résidentiel. Mais puisqu’une chute de l’immobilier se fait en contexte de récession, cela impliquerait une baisse de la consommation, et donc une moindre occupation des espaces commerciaux, de bureaux ou d’entreprosage. Les effets sur l’économie canadienne dépendraient alors de l’ampleur et de la durée de la récession », dit Chip McKinley.

L’expert rappelle que le marché immobilier résidentiel de Vancouver est « extrêmement » surévalué. Il estime même que la métropole de Colombie-Britannique est en tête de liste mondiale des villes les plus surévaluées. « N’importe qui devrait se sentir inquiet de cela », pense-t-il.

Raisons de cette surévaluation : la bonne santé de l’économie canadienne d’une part, surtout dans la région de Vancouver, mais aussi l’appétit des investisseurs chinois.

« Ce sont des gens riches qui cherchent à sortir leur capital de la Chine pour le cacher dans des lieux sécuritaires où il sera difficile d’accès. Ils fuient vers des villes prospères et attrayantes, avec des lois efficaces, peu de barrières à l’entrée de capitaux, et peu de restrictions à l’achat de propriétés. Vancouver répond parfaitement à ces besoins. Elle se trouve à un vol d’avion, avec une communauté chinoise très présente. On voit le même phénomène à Sydney, en Australie, qui est sans doute le second marché résidentiel le plus surévalué », dit Chip McKinley.

Aucune récession canadienne n’est en vue à l’horizon, rassure-t-il. « Mais je suis davantage inquiet de ce qui se passe en Chine. Des événements arbitraires et imprévisibles pourraient faire chuter rapidement les achats de propriétés par les Chinois de par le monde. Si l’économie chinoise ralentit, ou s’il survient une perturbation d’envergure, ce sera douloureux pour tout le monde, partout. Les probabilités sont faibles, mais les conséquences seraient majeures. »

Soumis par CIBC