L’incertitude crée des aubaines au Royaume-Uni

24 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Brexit
Photo : pixelbliss / 123RF

Pendant que les segments défensifs du marché battent des records de valeur, les industries cycliques se négocient à rabais, note Alessandro Valentini, gestionnaire de portefeuille pour Causeway Capital Management (Los Angeles).

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L’aversion au risque est désormais le mot d’ordre sur les marchés d’actions, et cela va se poursuivre en 2019, selon Alessandro Valentini.

« Étant donné l’incertitude qui entoure les marchés mondiaux, nous concentrons notre attention sur les entreprises capables de restructurer leurs activités et de profiter de leurs améliorations opérationnelles », dit l’expert.

« Prenez le Brexit par exemple : les négociations entourant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne soulèvent beaucoup d’inquiétudes et cela se ressent dans les titres britanniques. Cependant, nous croyons que le bon sens l’emportera et que le pays ne quittera pas l’Union sans un accord », poursuit Alessandro Valentini.

Il cite en exemple deux assureurs britanniques, Prudential et Aviva, qui ont été gravement affectés par l’incertitude sur leur marché intérieur. Pourtant, ils sont hautement diversifiés et principalement actifs hors du pays.

« Il faudrait une série de défaillances pour que ces entreprises soient réellement affectées, et c’est peu probable même dans les scénarios du Brexit les plus catastrophiques. Pendant ce temps, elles ont pris l’initiative d’améliorer leur fonctionnement. Prudential sépare ses activités britanniques pour se concentrer sur les marchés plus attrayants des États-Unis et de l’Asie, et Aviva corrige ses états financiers pour se recentrer sur ses activités. Leur faiblesse au dernier trimestre de 2018 était purement due aux sentiments des investisseurs, et cela nous a fourni des occasions d’accroître notre exposition à ces titres pour profiter de leur performance future », dit Alessandro Valentini.

Bien qu’il préfère de son propre aveu l’analyse de type ascendant (bottom-up), M. Valentini remarque un mouvement « intéressant » dans le marché à la faveur de l’incertitude.

« On assiste à un fossé de valeur entre les titres défensifs et cycliques. Les premiers sont surévalués à un niveau qu’on n’a pas vu depuis la crise financière. À la fin de l’année, les producteurs de boissons britanniques se négociaient à des niveaux records, pendant que les banques du pays étaient délaissées et s’échangeaient à leur valeur comptable. Cette situation nous a permis d’investir dans des entreprises de haute qualité à des bas prix que l’on n’a pas vus depuis longtemps. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.