L’incertitude fait reculer les taux obligataires

Par La rédaction | 4 juin 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les tensions géopolitiques ont annulé les effets escomptés sur les taux obligataires aux États-Unis, selon le compte rendu de la Réserve fédérale américaine (Fed), lequel semble laisser entrevoir une hausse de ses taux directeurs en juin, rapporte Desjardins.

Le taux obligataires américains de deux ans se tiennent ces jours-ci sous les 2,50 %, alors que celui sur dix ans reste sous 2,95 %. Au Canada, les taux sur deux ans et dix ans se situent respectivement autour de 1,95 % et 2,35 %.

Le retour de la crainte du risque, notamment géopolitique, a bénéficié au dollar américain et au yen, alors que l’euro a baissé sous la barre du 1,17 $US. Le ralentissement économique en Europe et l’imbroglio politique en Italie auraient favorisé cette glissade. Quant au dollar canadien, la baisse des prix du pétrole alimentée notamment par l’annonce par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) d’une possible hausse de la production l’a fait descendre jusqu’à 0,77 $US.

LES MARCHÉS AUX ABOIS

De fait, les soubresauts géopolitiques sont plutôt à la hausse, selon un récent rapport de BlackRock. Ses indicateurs de risques géopolitiques sont repartis vers le haut, après avoir atteint leur plus bas niveau en onze mois.

Les regards anxieux du marché se tournent notamment vers les relations tendues entre l’Iran et les États-Unis depuis le retrait de notre voisin du sud du traité sur le nucléaire. Les États-Unis sont aussi au cœur des inquiétudes en raison des pressions qu’ils font subir aux relations commerciales nord-américaines et à la guerre commerciale larvée avec la Chine.

GARDER SON CALME

Pas de panique toutefois. Les effets des tensions géopolitiques sur les marchés sont généralement de courte durée, à moins qu’elles ne se produisent en conjonction avec une économie mondiale très faible, ce qui n’est pas le cas présentement.

Les obligations américaines et l’or pourraient servir de valeurs refuges en cas de crises géopolitiques. Par ailleurs, certains risques sont moins présents dans l’esprit des acteurs et analystes du marché, comme le risque d’un conflit dans la mer de Chine et une attaque terroriste de grande ampleur.

SUIVRE LES DIX PLUS GRANDS RISQUES

Le rapport de BlackRock est basé sur son « tableau de bord des risques géopolitiques ». Ce dernier présente les 10 risques les plus forts et analyse leur potentiel d’impact sur les marchés. BlackRock suit notamment l’inquiétude des marchés à partir du Thomson Reuters Broker Report et du Dow Jones Global Newswire, de même qu’en suivant un million de tweets populaires de comptes Twitter vérifiés.

La fréquence des articles et tweets avec des mots reliés au risque géopolitique, ajusté en fonction de leur contenu négatif ou positif, est calculé et on lui assigne un score. Les rapports des Thomson Reuters et Dow Jones sont surpondérés, car c’est l’opinion du marché, plus que du public, qui intéresse BlackRock.

Pour chaque risque, BlackRock offre un scénario et une analyse. Par exemple, dans le cas de l’Amérique du Nord, le scénario imagine un retrait américain de l’ALENA après un échec des négociations entre les trois partenaires. Le retrait ne remet pas en cause d’autres traités et est effectif six mois après l’annonce. BlackRock avance que les chances qu’une entente de principe soit ratifiée par le Congrès avant la fin de l’année a diminué, mais que les négociations pourraient se poursuivre éventuellement jusqu’en 2019.

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