L’inflation bientôt de retour

Par La rédaction | 14 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Business chart on a blackboard

L’appréciation du dollar et la faiblesse des coûts de la main-d’œuvre et des prix énergétiques ralentissent l’inflation, mais celle-ci pourrait tout de même atteindre l’objectif de 2 % fixé par la Banque du Canada en 2018, conclut un rapport publié par Marchés des capitaux CIBC.

Le rapport L’inflation au Canada : Que s’est-il passé? rédigé par Avery Shenfeld, économiste en chef de la Banque CIBC, et Nick Exarhos, économiste principal, examine également l’incidence de certains moteurs de l’inflation sur la mesure de l’Indice des prix à la consommation (IPC), dont le boom des marchés régionaux de l’immobilier et la hausse des prix du pétrole.

« Une fois additionnés, ces facteurs suffiront à pousser l’inflation de l’IPC au-delà du taux ciblé de 2 % d’ici le printemps prochain », conclut M. Shenfeld.

INCIDENCE DU MARCHÉ IMMOBILIER…

Avery Shenfeld souligne que la décision de la Banque du Canada visant à augmenter les taux mercredi, ce qui constitue la première hausse en sept ans, a temporairement ralenti l’inflation.

« En encourageant l’appréciation du dollar canadien, la hausse des taux par la Banque du Canada semble avoir temporairement empêché l’inflation d’atteindre son objectif de 2 %, indique-t-il, mais cela ne durera pas longtemps. Une relance probable de la productivité, en plus d’une augmentation du salaire minimum, devrait mettre de la pression sur les coûts unitaires de main-d’œuvre. »

L’économiste croit que le marché de l’immobilier aura également une incidence et que le cours du pétrole grimpera en 2018.

Si le boom des marchés régionaux de l’immobilier n’a pas de répercussions sur l’IPC à l’heure actuelle, ses effets ayant été compensés par la faiblesse des taux hypothécaires, le rapport indique que l’IPC relatif aux intérêts hypothécaires passera d’environ zéro à bien au-delà de trois pour cent d’ici le milieu de 2019, sous l’effet de la hausse du taux directeur.

… ET DES PRODUITS ALIMENTAIRES

Selon le rapport, l’un des facteurs freinant l’inflation est le ralentissement des coûts unitaires de main-d’œuvre. Si la chute du taux de chômage a dernièrement entraîné une augmentation de la masse salariale, cela a été neutralisé par la relance de la productivité, ce qui a conduit à une légère augmentation annuelle de 0,4 % des coûts unitaires de main-d’œuvre au premier trimestre de l’année en cours.

« À long terme, l’incidence de l’augmentation de la masse salariale devrait augmenter au fur et à mesure que les répercussions de la récente diminution des ajustements salariaux sur le marché du travail canadien commencent à se faire sentir, analyse M. Shenfeld. En plus de cette « main invisible » des marchés, l’augmentation du salaire minimum en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta fera croître les coûts de main-d’œuvre au cours des deux prochaines années. »

Les tendances relatives aux produits alimentaires devraient également appuyer l’augmentation du taux d’inflation.

« Après quelques mois de stagnation, nous constatons un affermissement du prix des produits céréaliers, conclut l’économiste. Même si le prix d’un panier de produits alimentaires ne plafonne que lorsque le taux est désaisonnalisé, l’augmentation de ces derniers mois entraînerait une croissance de 0,5 % par rapport à -2 % cent au début de l’année. »

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