L’investissement socialement responsable est-il rentable?

Par La rédaction | 23 février 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’Université Concordia mène actuellement une expérience pour comparer le rendement d’investissements dans des fonds éthiques et de développement durable par rapport à des investissements classiques, rapporte Le Devoir.

Elle a ainsi placé 5 % de son fonds de dotation, composé de 100 M$ provenant de dons divers, dans l’investissement socialement responsable (ISR) afin de répondre à une demande de plusieurs de ses étudiants.

Leur objectif : éviter que le fonds n’investisse dans des secteurs tels que les énergies fossiles, le tabac et les armes et faire en sorte qu’il procède plutôt selon des critères éthiques.

LA VOIE DU COMPROMIS

Les étudiants les plus militants réclamaient que la totalité des 100 M$ du fonds soit investie dans le développement durable, et ce, quelles qu’en soient les conséquences sur le rendement, indique Bram Freedman, vice-recteur aux relations extérieures et président du conseil d’administration de la fondation de l’université.

Toutefois, après discussions, Concordia a choisi d’adopter la voie du compromis. Résultat, les fiduciaires ont accepté de procéder à une première expérience et d’investir 5M$ dans des fonds éthiques et de développement durable afin de voir quel rendement ils obtiendraient.

« Si on avait posé la question “100 % de désinvestissement ou rien”, la réponse aurait été non », affirme Bram Freedman, qui précise que dans tous les cas où cette problématique a été abordée au sein des autres établissements universitaires canadiens, la réponse a été négative en raison du degré trop élevé de risque.

« À ma connaissance, nous sommes la seule université au pays à faire cela », ajoute-t-il.

« UNE EXPÉRIENCE TRÈS INTÉRESSANTE »

Les fiduciaires du Fonds de dotation ont donc donné leurs directives aux gestionnaires chargés de gérer les 5M$ du fonds : pas de tabac, pas de combustibles fossiles, pas d’armes à feu, mais au contraire recherche d’investissements dans des entreprises ayant des activités liées au développement durable.

Le conseil d’administration a par ailleurs créé un comité consultatif dans lequel Bram Freedman a inclus un représentant des étudiants militants de Concordia afin de « maintenir un dialogue fructueux ».

Le vice-recteur aux relations extérieures précise toutefois qu’il faudra attendre au moins deux ans avant de pouvoir être en mesure d’établir certaines comparaisons.

« On verra avec le temps et ce sera une expérience très intéressante à suivre », conclut-il.

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