L’IPC offre des indices sur l’inflation

Par Sam Lau | 25 octobre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Courbe sur un graphique sur lequel il est écrit "inflation".
Photo : JLGutierrez / iStock

La composante logement de l’indice des prix à la consommation (IPC) offre plusieurs indications pour les investisseurs qui veulent savoir si l’inflation n’est que transitoire, ou au contraire, permanente, rapporte Samuel Lau, gestionnaire de portefeuille chez DoubleLine Capital.

Cliquez ici pour entendre l’entrevue complète en baladodiffusion sur Gestionnaires en direct, de la CIBC

En septembre, le département américain du travail a publié un taux d’inflation de 5,4 %, ce qui représentait le cinquième mois consécutif au-dessus de 5 %.

« Il y a eu une certaine reprise depuis la pandémie, mais cette cinquième hausse consécutive ne me semble pas être transitoire, analyse le gestionnaire de portefeuille basé à Los Angeles. Je pense que ces niveaux élevés d’inflation seront probablement présents au moins jusqu’à la fin de l’année 2022. »

Bien que Samuel Lau estime que l’augmentation des coûts des intrants découlant de la hausse des prix des matières premières, tout comme les problèmes de la chaîne d’approvisionnement et le manque de stocks lié à la pandémie sont des indicateurs qui expliquent la trajectoire inflationniste, lui-même se concentre aussi sur le marché du logement pour l’expliquer.

Pour cela, il s’intéresse notamment à la composante logement de l’IPC. « La composante logement est importante pour déterminer l’inflation future », assure celui dont la société gère le Renaissance Flexible Yield Fund.

Le gestionnaire constate ainsi que le logement, qui représente environ le tiers du panier total de l’IPC, a augmenté de 3 % sur 12 mois et n’a cessé de grimper depuis les niveaux les plus bas de la récession découlant de la pandémie.

Historiquement, il existe une relation étroite entre la composante logement et l’évolution de l’appréciation des prix des logements, avec un décalage d’environ 12 à 18 mois. « C’est une autre façon de dire que l’appréciation du prix des maisons a été un assez bon prédicteur de l’inflation future du logement », résume Samuel Lau.

Le gestionnaire note que les prix des logements aux États-Unis sont l’une des rares mesures économiques qui n’a pas plongé au cours de la pandémie en 2020. Au contraire, les prix ont connu une hausse régulière depuis cette époque. Le nombre d’unités disponibles à la vente, qui a atteint son point le plus bas en janvier 2021, a contribué à cette croissance des prix. Aujourd’hui, ce nombre est d’un peu moins de 1,3 million d’unités disponibles à la vente.

« Il y a eu une pénurie d’offres par rapport à la quantité de demandes », constate Samuel Lau.

Sans compter que les politiques monétaires accommodantes de la Réserve fédérale a fait baisser les taux hypothécaires. Maintenant, le coût d’achat d’une maison se trouve à un niveau relativement bas, et cela contribue à la hausse des ventes.

« Il y a aussi des facteurs comme le travail à domicile ou l’environnement hybride, qui a vraiment ouvert de nouvelles possibilités, soit de travailler depuis une nouvelle maison dans une ville complètement différente. Les 18 derniers mois ont ainsi été bouillonnants pour le marché du logement », affirme Samuel Lau.

L’indice S&P/Case-Shiller des prix du logement aux États-Unis a connu une croissance à deux chiffres en glissement annuel chaque mois depuis décembre de l’année dernière, évoque-t-il. Les recherches de la Réserve fédérale de Dallas le montrent bien. Celles-ci assurent que la « hausse massive des prix des maisons » entraînera une accélération de la composante logement de l’inflation l’année prochaine et atteindra une augmentation de 7 à 8 % d’une année sur l’autre d’ici la fin de 2023.

La composante logement, combinée aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement et aux prix des produits de base, signifie que l’inflation restera élevée l’année prochaine, conclut-il.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Sam Lau