L’Iran lancera sa propre cryptomonnaie

Par La rédaction | 3 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’Iran s’apprête à lancer un projet expérimental de cryptomonnaie, même si les banques du pays ne sont pas autorisées à effectuer des transactions avec une quelconque monnaie virtuelle, rapporte La Tribune.

« Le modèle expérimental de monnaie virtuelle à usage interne est finalisé », a indiqué samedi (vidéo en anglais) le ministre iranien des technologies de l’information et de la communication, Mohammad Javad Azari-Jahromi, confirmant ainsi une information qu’il avait donnée en février dernier dans un tweet.

Pour l’instant, la banque centrale iranienne continue cependant d’interdire à toutes les institutions financières du pays d’échanger des cryptomonnaies, officiellement à cause des risques de blanchiment d’argent.

CONTOURNER LES SANCTIONS AMÉRICAINES

« L’interdiction faite par la banque centrale ne signifie pas qu’il y ait une prohibition ou une restriction concernant l’utilisation des devises numériques dans le développement intérieur », a déclaré le ministre Javad Azari-Jahromi.

La Tribune souligne que l’Iran veut tenter d’enrayer la survenue d’une crise des devises avant l’éventuel rétablissement de sanctions économiques internationales sous l’impulsion des États-Unis, qui pèsent de tout leur poids pour que l’accord sur le programme nucléaire iranien soit renégocié, ce que refuse catégoriquement Téhéran.

En mettant sur pied sa propre cryptomonnaie, le pays entend ainsi contourner une possible interdiction d’utiliser le rial en dehors de ses frontières, estime Décider & Entreprendre. Selon le site web français, cette monnaie virtuelle demeure néanmoins mystérieuse, puisqu’on en ignore le nom ainsi que la valeur qui lui sera accordée. « Sera-t-elle indexée sur la valeur des richesses du pays comme le petro avec les barils de pétrole au Venezuela? Ou bien sa valeur fluctuera-t-elle selon les lois du marché? Ces questions devront trouver des réponses très prochainement », conclut le site.

APRÈS LE VENEZUELA ET L’IRAN, LA RUSSIE?

Au mois de février, le Venezuela avait déjà lancé sa propre cryptomonnaie, baptisée petro, dont le cours était basé sur celui des réserves de pétrole du pays. Proposée au prix de 60 dollars américains, celle-ci a toutefois bien du mal à s’imposer, notamment parce que le président Donald Trump a signé un décret visant à « interdire toute transaction et toute source de financement de tout citoyen américain en monnaie virtuelle émise par le gouvernement vénézuélien depuis le 9 janvier ».

Lorsqu’il avait présenté cette initiative à la fin de l’année dernière, le gouvernement vénézuélien avait expliqué que le petro permettrait « d’avancer vers de nouvelles formes de financement international » et qu’il représenterait un outil de diversification face aux sanctions financières américaines, puisque les États-Unis interdisent à leurs ressortissants ainsi qu’à leurs compagnies d’acheter des obligations du Venezuela et de son groupe pétrolier d’État.

À noter que la Russie envisagerait elle aussi de se doter d’un « crypto-rouble » dès l’an prochain.

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