Lisible, invisible ou illisible?

18 janvier 2017 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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• Ce texte est paru dans l’édition de février 2006 de Conseiller. Il est aussi disponible en format PDF. Vous pouvez également consulter l’ensemble du numéro sur notre site Web.


« Obtenir de l’information sur Internet est comme s’abreuvoir à même une bouche d’incendie. » Mitchell Kapor[1]

Comme la lecture à l’écran fatigue les yeux, on suggère de réduire de près de moitié le nombre de mots par rapport à une version imprimée du même document.

Dans ma dernière chronique, je donnais quelques pistes pour favoriser la lecture de vos courriels. J’en profite pour élaborer un peu plus sur le concept de lisibilité des sites Internet et des courriels par rapport aux documents sur papier.

On définit la lisibilité comme la capacité d’un texte à être lu rapidement, à être bien compris et bien mémorisé. Pour cette raison, il est recommandé d’utiliser des phrases courtes (10-17 mots). Une phrase de 12 mots sera retenue alors qu’une de 24 mots ne sera retenue qu’à 50 %. Compte tenu de la complexité du secteur financier, il arrive souvent que les textes soient difficiles à lire pour la plupart des gens. Un truc fréquemment utilisé pour vérifier la longueur du texte est de le lire à haute voix : si vous devez reprendre votre souffle avant la fin de la phrase, coupez!

Il a été démontré qu’un lecteur de journal regarde d’abord les photos, puis les grands titres et finalement une partie du texte écrit. L’internaute regarde le texte en premier, car les photos offrent généralement une trop basse définition. La lecture se fait également sous forme de balayage visuel : du milieu de l’écran vers la gauche et puis vers la droite. Comme la lecture à l’écran fatigue les yeux, on suggère de réduire de près de moitié le nombre de mots par rapport à une version imprimée du même document. Malheureusement, la majorité des textes produits pour un site Internet ne sont que la version électronique d’un texte sur papier.

PARDON, VOUS POUVEZ RÉPÉTER?

En décembre dernier, Statistique Canada faisait part des résultats d’une étude internationale au sujet de la littératie (ensemble des connaissances en lecture et en écriture) et des technologies numériques. Cette étude analysait entre autres la capacité des gens à comprendre des textes et divisait les répondants en cinq niveaux de compréhension.

Au Canada, 42 % des répondants de 16 à 65 ans obtenaient un score inférieur au niveau 3, soit le niveau minimal pour être fonctionnel en société. En se fiant à cette statistique, si vous avez 300 clients, de ce nombre, 126 ont de la difficulté à comprendre les documents que vous leur envoyez (en particulier les relevés de compte!). Un argument de plus pour simplifier et illustrer les messages à vos clients et à vos prospects.

Lorsque vous créez ou envoyez un document, voici quatre questions à vous poser avant de le faire suivre :

  • Est-ce pratique et puis-je l’utiliser directement auprès de mes clients?
  • Puis-je développer ou fidéliser ma clientèle grâce à cet article?
  • Le document est-il nouveau, unique ou offre-t-il un point de vue original?
  • Me positionne-t-il comme professionnel auprès de ma clientèle?

Comme on ne lit pas de la même façon à l’écran d’ordinateur que sur la page imprimée, nous devons adapter le contenu de notre texte au média utilisé (Internet ou papier). Le travail supplémentaire que vous demandera cet exercice sera récompensé par la lecture de votre message par les clients. Assez curieusement, faire preuve de retenue et de concision en écrivant pour Internet peut vous assurer d’être lisible plutôt qu’invisible auprès de vos clients et de vos prospects.

En terminant, lorsque M. Kapor compare Internet à une bouche d’incendie, il n’a pas vraiment tort. Je vous invite à faire une recherche sur Google en inscrivant le mot REER. Devinez le nombre de liens qui apparaîtront : 4 420 000 !

Bonne fin de campagne REER!

François Gaboury est directeur marketing pour une importante société de services financiers. Si vous désirez que votre pratique fasse l’objet de son analyse dans cette chronique, vous pouvez communiquer avec lui à francoisgaboury@hotmail.com.

[1] Fondateur de Lotus et philanthrope américain 1950-


• Ce texte est paru dans l’édition de février 2006 de Conseiller. Il est aussi disponible en format PDF. Vous pouvez également consulter l’ensemble du numéro sur notre site Web.