L’open banking préoccupe les consommateurs canadiens

Par La rédaction | 2 juin 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : alphaspirit / 123RF

Alors que le Canada s’apprête à mettre en place un cadre pour un système bancaire ouvert (open banking), cette technologie reste peu connue des consommateurs et plusieurs sont préoccupés par les aspects de sécurité, selon un rapport de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) publié jeudi.

L’organisation a testé l’opinion de quelque 5400 Canadiens âgés de plus de 18 ans à l’égard du système bancaire ouvert et des services de technologie financière (fintech).

Les résultats de l’étude révèlent que seulement 9 % des personnes interrogées connaissent l’open banking. De plus, ceux qui en ont entendu parler n’affichent pas tous une bonne compréhension de ce système. Après avoir entendu une définition du système bancaire ouvert, la majorité (52%) a déclaré qu’ils ne l’utiliseraient pas. Seulement 15 % des répondants ont déclaré qu’ils le feraient et 29 % qu’ils pourraient éventuellement être intéressés.

La méconnaissance du système bancaire ouvert s’étend aux mesures de protection prévues dans le cadre de l’utilisation des services offerts par les entreprises de fintech. Seulement 18 % des répondants savaient que ces mesures étaient différentes de celles prises par les banques. La grande majorité (80%) pensait qu’elles étaient les mêmes ou n’en étaient pas certains.

LA CONFIANCE, UN ÉLÉMENT CLÉ

L’étude démontre également que la confiance des consommateurs est un élément clé dans l’adoption d’un tel système. En effet, plus de 80 % des répondants indiquent qu’ils ne continueraient pas à utiliser des produits et des services financiers s’ils n’avaient pas confiance dans les mesures de protection contre le vol, la fraude ou la perte accidentelle de leurs renseignements ou de leur argent.

Les utilisateurs interrogés ont déclaré accéder le plus souvent aux services bancaires en ligne par le biais d’une application mobile sur un téléphone ou une tablette (76 %) et via un navigateur Web (72 %). Cependant, bon nombre d’entre eux continuent d’effectuer des opérations bancaires en personne (66 %), et dans une moindre mesure par téléphone (35 %).

Concernant les mesures de protection, les répondants souhaitent être protégés contre les pertes (70 %), pouvoir révoquer leur consentement à tout moment (63 %) et être avertis en cas d’atteintes à la protection des données signalées (63 %). De plus, ils désirent que les banques et les technologies financières n’utilisent leurs données que pour les services auxquels ils se sont inscrits (63 %) et que leurs paramètres de confidentialité soient définis au plus haut niveau de protection par défaut (62 %).

PROTECTION ET ÉDUCATION

« Alors que le Canada s’apprête à mettre en place un cadre relatif au système bancaire ouvert, il est essentiel que les droits et les intérêts des Canadiens soient protégés », a déclaré Judith Robertson, commissaire à l’ACFC. Elle estime essentiel de mettre en place des mesures « rigoureuses et cohérentes de protection et d’éducation des consommateurs pour renforcer la confiance, la compréhension et l’intérêt envers le système bancaire ouvert ».

En réponse à ces préoccupations, le gouvernement du Canada a mis sur pied en 2018 un Comité consultatif sur le système bancaire ouvert. Le comité a publié son rapport final en août 2021, recommandant une approche hybride où gouvernement et industrie collaborent et jouent un rôle distinct.

En mars 2022, le gouvernement a nommé un responsable du système bancaire ouvert. Abraham Tachjian est chargé d’élaborer un régime canadien basé sur les recommandations du comité consultatif. Quatre groupes de travail composés d’acteurs de l’industrie ont été créés pour se pencher sur les aspects reliés à l’accréditation, la responsabilité, la protection de la vie privée et la sécurité.

L’établissement d’un système bancaire ouvert permettrait notamment de transférer ses données financières de manière sécuritaire entre des institutions financières et des tiers accrédités. Selon le gouvernement, il donnerait l’accès à une variété croissante de services financiers, tels que des outils de planification budgétaire et d’épargne. Les petites entreprises bénéficieraient également de la simplification de leurs opérations et d’un accès plus rapide au crédit.

La rédaction