L’or gagne dans tous les cas

Par Daniel Greenspan | 17 février 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Trois lingots d'or sur un graphique financier.
MicroStockHub / iStock

Que la vaccination de la population se fasse vite ou lentement, l’or en profitera, selon Daniel Greenspan, analyste principal, matières premières, métaux et mines à Gestion d’actifs CIBC.

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L’expert reconnaît que le métal jaune est retombé autour de 1850 $ US l’once depuis son pic de 2060 $ US au mois d’août. Cela est dû à un regain de confiance des investisseurs avec le début des programmes de vaccination contre la COVID-19 et la perspective d’un retour à la normale au second semestre 2021. Plusieurs s’en étaient servis comme valeur refuge pour réduire leurs risques, mais ont ensuite retiré leurs billes, ce qui a pesé sur le prix. Mais désormais, les perspectives de l’or sont positives selon lui – indépendamment des vaccinations.

« Si les vaccinations se font rapidement, les consommateurs vont exercer la demande qu’ils ont refoulée jusque-là, dépenser davantage, et pousser l’inflation plus haut que prévu. En même temps, nous croyons que les taux vont rester bas puisque la Réserve fédérale (Fed) a annoncé une certaine tolérance envers l’inflation. On obtiendra alors des taux réels négatifs qui seront positifs pour l’or. Si à l’inverse les vaccinations traînent et la pandémie se poursuit, nous croyons que les gouvernements et les banques centrales vont demeurer accommodants. Les taux d’intérêt resteront bas et les aides gouvernementales élevées, ce qui est également bon pour l’or », analyse Daniel Greenspan.

L’expert tempère cependant son enthousiasme en soulignant certains risques. Une hausse des taux plus forte que prévu qui viendrait renforcer le dollar américain ; un goût élevé du risque qui pousserait les investisseurs vers des actifs plus risqués comme l’énergie ; ou encore une inflation absente ; tous ces éléments joueraient contre l’or.

Ceux qui veulent miser sur le métal jaune par l’entremise des marchés d’actions seront rassurés d’apprendre que les entreprises du secteur agissent de manière « plus responsable » envers leurs actionnaires, selon Daniel Greenspan.

« Alors que par le passé, les producteurs aurifères étaient perçus comme de piètres répartiteurs de capital, nous avons récemment vu des fusions et acquisitions sensées et mesurées, des dividendes en hausse, et des rachats d’action », explique-t-il.

Son favori : le géant américain Newmont, qui a des « opérations cohérentes » et une « feuille de projets crédible ». Il offre un fort rendement sur capital à ses actionnaires, comme le démontre son récent rachat d’actions de près d’un milliard, et son dividende de 2,6 % au cours actuel du titre.

Plus petits, il cite Endeavour Mining, qui exploite l’or de la Côte-d’Ivoire et du Burkina Faso (mais qui est domiciliée aux Îles-Caïmans), et la Britanno-Colombienne SSR Mining qui produit surtout de l’argent en Argentine, mais aussi de l’or en Saskatchewan et au Nevada. « Les deux entreprises digèrent des acquisitions récentes, ce qui a maintenu bas le cours de leurs titres en 2020, et elles ont de la marge pour se rattraper », analyse Daniel Greenspan.

Plus petit encore, il cite Pure Gold Mining, également de la Colombie-Britannique, qui opère la mine Madsen en Ontario. « Elle vient de commencer à donner de l’or l’an dernier, et on s’attend à ce qu’elle entre en production commerciale cette année, ce qui devrait provoquer une réévaluation du titre. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Pistolet à essence devant des graphiques boursiers.

Daniel Greenspan

Actions – Mines et matériaux Analyste principal M. Greenspan est membre de l’équipe de recherche sur les actions. Il est chargé de l’analyse fondamentale du secteur des matériaux de l’Amérique du Nord, qui compte notamment des sociétés de métaux et d’exploitation minière, de produits chimiques et de fabrication d’engrais. Avant de se joindre à Gestion d’actifs CIBC en 2016, M. Greenspan occupait le poste de vice-président, analyste principal à Macquarie Capital Markets Canada Ltd. À ce titre, il était chargé de la recherche et de l’analyse de sociétés œuvrant au sein des segments des métaux de base et des engrais. Auparavant, il a été associé principal de la recherche sur les actions de sociétés liées à l’exploitation minière. M. Greenspan est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto ainsi que d’un baccalauréat ès arts en économie de l’Université de Western Ontario.