L’or, seule devise mondiale crédible?

23 septembre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Alors que les Bourses reculent à la vitesse grand V, c’est au tour de Jeff Rubin de livrer un plaidoyer pour l’or.

Dans une lettre publiée dans le quotidien The Globe and Mail, l’ancien économiste flamboyant de Marchés mondiaux CIBC s’inquiète de la crise de la dette en Grèce. Il signale que, advenant un défaut de paiement de la part de l’État hellénique, les banques françaises risquent d’être emportées, ce qui mettrait en péril la note de crédit de la France.

« Ce serait une mauvaise nouvelle pour les contribuables allemands, car ils devraient avancer encore plus d’argent pour voler au secours des pays en difficulté qu’ils soutiennent déjà, soit le Portugal, l’Italie, l’Irlande, l’Espagne et la Grèce », écrit-il.

D’ici le rétablissement de la situation sur le Vieux Continent, l’euro sera une « monnaie tourmentée » qui créera des dissensions au sein des 17 États qui l’utilisent.

L’ennui, c’est que ceux qui transigent des devises ne peuvent pas compter davantage sur le dollar américain. En effet, le billet vert n’est plus le sanctuaire qui a permis de mettre les investisseurs à l’abri des bouleversements financiers mondiaux, dit Jeff Rubin. « Certes, les banques américaines ne seront pas touchées par les effets de contagion que pourrait provoquer un défaut de paiement des pays européens en difficulté, mais Washington doit composer avec un problème d’endettement digne des ligues majeures », illustre-t-il.

Comme une partie importante de cette dette est détenue par des pays étrangers, le billet vert demeure exposé à une dévaluation qui ferait l’affaire des autorités monétaires américaines. Si cela se produisait, l’or deviendrait de facto, et encore une fois, la seule devise mondiale crédible et un véritable refuge contre les risques liés à la dette des pays souverains.

« Ce qui rend l’or si attrayant, c’est que sa valeur n’est pas liée aux interventions d’une banque centrale lorsque des tempêtes surviennent », note Jeff Rubin. Il fait remarquer que, tout récemment, les banques centrales de Suisse et du Japon ont réagi au quart de tour lorsqu’elles ont constaté que leur monnaie nationale s’appréciait rapidement.

« Dans un monde où la croissance économique vacille et où le chômage augmente, l’or présente des qualités remarquables en tant que devise », conclut l’expert.

Au moment de mettre en ligne, le métal jaune s’échangeait à 1 733 $US l’once. Depuis le début du mois, plusieurs institutions financières ont prédit que l’or se négocierait à plus de 2 000 $US en 2012. Parmi celles-ci figurent HSBC, UBS et la Société Générale.