L’or vaut-il son pesant?

Par Nicolas Ritoux | 1 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Lingots d'or dans une pesée
Photo : brightstars / iStock

Un ensemble de facteurs joue en faveur du métal jaune, croit Craig Jerusalim, gestionnaire de portefeuille principal à Gestion d’actifs CIBC.

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« Au fil de ma carrière, j’ai toujours été sous-pondéré en titres aurifères, car les entreprises du secteur ont un long historique de destruction de la richesse de leurs actionnaires, combiné à une culture de gestion égocentrique. Durant les précédents pics d’optimisme envers l’or, beaucoup d’entreprises ont récompensé généreusement leurs dirigeants plutôt que de réinvestir leurs profits dans des projets nécessaires de développement », dénonce Craig Jerusalim.

L’expert dit avoir revu son jugement depuis, car les choses ont changé tant du point de vue de la gestion durable que de la qualité des exploitations. Et alors que les prix de l’or atteignent de nouveaux sommets, il se dit confiant pour la suite.

« Impossible de prédire l’avenir, mais le contexte est plutôt favorable à l’or. L’inflation, et surtout les prédictions inflationnistes, pourraient finalement prendre de l’ampleur. Les taux d’intérêt réels sont négatifs. Le dollar américain s’affaiblit. Les déficits publics se creusent et les mesures de soutien économique inondent le marché de liquidités », énumère Craig Jerusalim.

« De plus, la dynamique de l’offre et de la demande est encourageante. L’offre ne peut croître beaucoup car on ne découvre plus de gisements aurifères d’envergure. Et bien que la demande ait ralenti du côté des bijoutiers, les applications industrielles et l’investissement des FNB et des banques centrales compensent cette baisse », poursuit l’expert.

Restent quelques risques, selon lui. D’abord, les fusions et acquisitions pourraient se multiplier une fois le coronavirus passé, ce qui pourrait influencer grandement les prix. Et au niveau géopolitique, la hausse du prix de l’or suscite l’appât du gain chez les dirigeants de certains pays producteurs, qui demandent une plus grosse part du gâteau.

Mais les facteurs positifs dominent, dit Craig Jerusalim, par exemple les hausses de dividendes qui pourraient survenir si une partie des surplus de liquidités est redistribuée aux actionnaires. Il mentionne l’Ontarienne Barrick, qui a augmenté son dividende de 14 % au dernier trimestre.

Outre l’or, l’expert recommande le cuivre et le minerai de fer.

« On a vu leur prix grimper malgré l’insécurité économique due au coronavirus. C’est parce que les gouvernements continuent d’investir dans les infrastructures et le développement économique. Même si une économie faible fait généralement baisser les prix des matières premières, certains métaux de base comme le cuivre et le minerai de fer sont en position de force. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.