Méfiez-vous de l’eau qui dort

Par La rédaction | 4 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les pays industrialisés sont coincés « dans un contexte de faible croissance, de faible inflation et de faible taux », affirme Gestion d’actifs Manuvie dans une analyse publiée jeudi.

Intitulé Connaissances mondiales. Perspectives intérimaires : été 2017 (en anglais seulement), ce document précise que cet environnement de croissance, d’inflation et de taux faible est aujourd’hui « bien établi ».

Les experts en placement de la firme s’y disent notamment préoccupés par la faible volatilité actuelle, qui risque « de créer un faux sentiment de calme à la surface » ainsi que par « les niveaux actuels des évaluations des actifs, titres à revenu fixe et d’actions ».

L’ÉCONOMIE AMÉRICAINE DEMEURE « SOLIDE »

S’ils estiment que l’économie américaine demeure « fondamentalement solide et le marché de l’emploi sain », les gestionnaires de portefeuille « surveilleront la rapidité avec laquelle le gouvernement des États-Unis sera en mesure de composer avec la structure législative à Washington afin de concrétiser ses propositions » en matière d’investissements dans les infrastructures et de dérégulation du système financier.

« Les États-Unis restent une économie caractérisée par une croissance de 2 %, qui est de l’ordre de 1,5 % pour l’ensemble de la zone euro et de 1 % environ pour le Japon. Nous connaîtrons sans aucun doute des trimestres qui afficheront une croissance au-dessus ou en dessous de ces estimations en fonction de la politique adoptée par les gouvernements et les banques centrales », écrit Megan Greene, économiste en chef à Gestion d’actifs Manuvie. Dans l’ensemble, toutefois, « rien ne porte à croire à un changement dans la croissance potentielle du produit intérieur brut des grandes économies développées », ajoute-t-elle.

« La surabondance de créances, l’excès de liquidités à l’échelle macroéconomique, le surplus de main-d’œuvre bon marché, la réglementation excessive ainsi que le faible taux de participation de la population et les tendances démographiques défavorables continueront de peser sur la croissance. De plus, rien ne porte à croire que la croissance de la productivité s’accélérera considérablement au cours des prochaines années », juge par ailleurs l’économiste en chef.

UN « CHEMIN PLUS ARDU » POUR LES INVESTISSEURS

Bob Boyda, directeur de la branche Marchés des capitaux et Stratégie de Gestion d’actifs Manuvie estime pour sa part que « l’optimisme des investisseurs a certainement été au rendez-vous durant la période postélectorale et le premier trimestre de 2017, ce qui a propulsé les marchés boursiers partout dans le monde pour de très bonnes raisons : la présence de solides bénéfices ». Dans ces conditions, poursuit-il, « l’excès d’optimisme dont font preuve les investisseurs pourrait les amener à devoir naviguer à travers un chemin plus ardu » au cours des prochains mois.

Sa conclusion? « Notre thèse à l’égard d’un rendement boursier de l’ordre de 4 % à 5 % s’avère à bien des égards juste pour la plupart des actions. Toutefois, quelques grands titres du secteur des technologies ont été bien plus performants, et étant donné que les principaux indices boursiers sont calculés par pondération par rapport à la capitalisation boursière, ils pourraient donner l’impression que les marchés sont en bien meilleure forme qu’ils ne le sont réellement. L’histoire nous a également démontré que nous avons raison de nous attendre à devoir surmonter quelques obstacles. »

La rédaction