Miroir, miroir, que nous réserve l’économie?

Par La rédaction | 12 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les plus récentes perspectives quinquennales de BMO Gestion mondiale d’actifs sont plutôt optimistes. Toutefois, les surprises de 2016 (Brexit, Trump…) incitent l’institution à prendre en compte certains scénarios moins réjouissants.

Chaque année, au Forum mondial des placements, les leaders et stratèges en placements internationaux de BMO Gestion mondiale d’actifs, ainsi que des experts indépendants, frottent leur boule de cristal et tentent de prédire l’avenir. Cette année, un fort consensus s’est dégagé autour de trois scénarios possibles.

CROISSANCE LENTE ET RÉGULIÈRE

Le plus plausible demeure celui d’une croissance mondiale lente et régulière, dirigée par les États-Unis. BMO évalue à 70 % les chances de le voir survenir. La reprise resterait modeste dans ce pays et en Europe, mais serait plus forte dans les marchés émergents, stimulés par la remontée des prix des produits de base.

Dans ce scénario, les gouvernements se fieraient moins aux politiques monétaires des banques centrales, dont l’impact semble s’essouffler et qui ne sont pas aussi efficaces qu’espéré pour relancer la croissance. Les États miseraient donc sur des politiques budgétaires, notamment les baisses d’impôt et les investissements dans les infrastructures pour alimenter le moteur de l’économie. Ils s’efforceraient d’harmoniser les politiques monétaires et budgétaires.

Côté rendements, les obligations continueraient d’être minées par leurs taux de rendement décroissants, mais les actions afficheraient des perspectives plus réjouissantes, en particulier celles qui versent des dividendes comme revenu de placement.

TRIOMPHE DU POPULISME

Pour l’instant, BMO prévoit un impact limité à long terme du populisme, dont les leaders sont nombreux à prôner des mesures protectionnistes, mais les surprises de 2016 ont montré que cette dynamique était particulièrement imprévisible et volatile. Ce qui nous amène au deuxième scénario, auquel BMO accorde tout de même 20 % de chances de se produire, celui d’un recul surprenant de la croissance, attribuable en grande partie au populisme.

Ce scénario pourrait survenir si les politiques monétaires et budgétaires échouent à relancer l’économie et surtout à faire une différence positive dans la vie des gens. Les citoyens se tourneraient alors vers des leaders politiques populistes et protectionnistes. Une baisse soutenue de la productivité et de la population en âge de travailler causerait un repli plus prononcé de l’économie américaine et plongerait le pays en récession. L’incertitude grandirait en Union européenne, laquelle se fragmenterait politiquement.

Tous ces éléments, auxquels viendrait s’ajouter la détérioration des relations internationales entre la Chine, les États-Unis et la Russie, pourraient entraîner la dégringolade des actions et pousser les investisseurs vers les actifs tangibles, tel l’or, et les actifs à revenu comme les biens immobiliers ou les actions à revenu élevé.

SCÉNARIO DE RÊVE

Si BMO n’évalue qu’à 10 % les chances qu’il survienne, le dernier scénario sera celui qui fera le plus saliver les investisseurs. Il s’agit du scénario du mieux, pourrait-on dire, où tous les facteurs favorables sont réunis, entraînant une remontée surprenante des rendements. Ce scénario s’appuie sur l’implantation réussie, à l’échelle internationale, de politiques centralisées neutralisant les pressions à la baisse exercées sur l’emploi et la productivité, stimulant du même coup l’économie.

L’assouplissement de la politique monétaire mènerait alors à des améliorations financières comme la recapitalisation et la relance (reflation). Les politiques budgétaires créeraient le plein emploi et stimuleraient les investissements privés. La productivité et la confiance des consommateurs seraient à la hausse et les dépenses gagneraient sur l’épargne. Les marchés émergents seraient relancés par la stabilité des monnaies, un regain de confiance envers la mondialisation et le redressement graduel des produits de base.

Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des monde et les investisseurs en profitent pour encaisser. Un joli scénario. Toutefois, les indicateurs politiques ne pointent pas nécessairement dans cette direction. Après le vote pro-Brexit, l’élection de Donald Trump et l’échec de Matteo Renzi à réformer le système politique italien, et l’élection présidentielle française qui approche, 2017 réservera-t-il d’autres surprises?

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