Monnaie virtuelle, risques bien réels

Par La rédaction | 7 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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L’Autorité des marchés financiers met les investisseurs québécois en garde contre les sollicitations associées à la monnaie virtuelle PlexCoin.

Sur le site de PlexCoin, cette monnaie virtuelle se présente comme la « prochaine cryptomonnaie mondiale décentralisée ». Basée sur la structure de l’Ethereum, elle permettrait des transactions plus rapides que le bitcoin. Comme pour toute cryptomonnaie, ces transactions ne sont pas vérifiées par une institution bancaire traditionnelle.

1 354 % DE PROFITS EN 29 JOURS

Les promoteurs de PlexCoin promettent un profit de 1 354 % en 29 jours ou moins aux investisseurs qui auront acheté cette devise pendant la période de prévente, laquelle débute le 7 août 2017, au palier de vente 1, dont le prix est fixé à 0,13 $ l’unité. Le prix augmentera graduellement à 0,28 $, 0,53 $, puis à 0,88 $ au dernier palier de la prévente. Pour les acheteurs de ce dernier palier, le rendement prévu est de 200 %. Mais le site prévient qu’il s’agit d’un « profit potentiel », conditionnel au fait que tous les PlexCoin trouvent preneur lors de la prévente.

Les promoteurs de la monnaie virtuelle soutiennent que la valeur du Plexcoin, après les 29 jours de prévente, sera de 1,76 $ l’unité. À partir de cette date, poursuivent-ils, cette valeur devrait augmenter puisque le PlexCoin sera disponible en vente libre. Sous-entendu : les profits pourraient rapidement dépasser le fameux 1 354 %.

En réponses aux questions de Conseiller, Sylvain Théberge, directeur des relations médias de l’AMF, a expliqué que « pour l’Autorité, il s’agit d’un exemple concret d’une offre d’investissement avec une promesse de profit irréaliste ». L’Autorité a donc publié, le 3 août dernier, une mise en garde officielle demandant aux investisseurs de se montrer très vigilant face à cette offre.

DÉFIER LES ORDONNANCES

Avant cela, l’Autorité avait demandé et obtenu du Tribunal administratif des marchés financiers (TMF) plusieurs ordonnances à l’encontre de PlexCorps, PlexCoin, DL Innov inc, Gestio inc. et Dominic Lacroix, en lien avec leurs activités associées à un investissement dans l’achat de PlexCoin. Ces derniers devaient s’abstenir « d’exercer toute activité en vue d’effectuer, directement ou indirectement, toute opération sur toutes formes d’investissement décrites à l’article 1 de la Loi sur les valeurs mobilières, dont la sollicitation et le démarchage d’investisseurs, au Québec ou à partir du Québec vers l’extérieur du Québec ».

Ils devaient également retirer toute annonce ou sollicitation faite sur tout site Internet de discussion ou autrement, en lien avec des valeurs mobilières ou toutes formes d’investissement, publiée ou diffusée par Internet ou autrement, et ce, directement ou indirectement par ces derniers. Enfin, les sites www.plexcorps.com et www.plexcoin.com et tous leurs autres sites de même nature devaient être fermés, tout comme les comptes Facebook de PlexCorps et de PlexCoin.

Or, ces ordonnances n’ont par été respectées par les personnes visées. En date du 4 août 2017, les sites Internet étaient toujours en ligne, tout comme les comptes Facebook et le début de la prévente restait prévue pour le 7 août.

UN ABONNÉ AU TMF

Il faut dire que ce n’est pas la première fois que Dominic Lacroix a maille à partir avec l’AMF et le TMF. En 2011, trois décisions avaient été rendues contre lui et son entreprise Micro-prêts. Doté d’un permis pour faire des prêts en argent, l’entreprise offrait aussi des placements, notamment sous forme de CPG, sans détenir de permis et sans prospectus.

Pour l’instant, Dominic Lacroix et ses entreprises continuent de contester et défier les ordonnances du TMF. L’histoire connaîtra sans nul doute d’autres rebondissements dans les prochains mois.

La rédaction