Montréal connaît une bonne année sur le marché immobilier

Par La rédaction | 31 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La grande région de Montréal a enregistré une nette progression du nombre de propriétés vendues depuis le 1er janvier par rapport à la même période l’an dernier, selon les plus récentes données publiées par JLR.

Le secteur de la métropole est particulièrement suivi au Québec, car ses résultats ont une incidence importante sur les statistiques de l’ensemble de la province, souligne la firme. Celle-ci rappelle que Montréal concentre environ 40 % des unifamiliales et 75 % des copropriétés qui y sont vendues dans l’année.

JLR indique qu’au cours des neuf premiers mois, 24 833 propriétés unifamiliales ont changé de mains dans la région, soit 4 % de plus que l’an dernier. Toutefois, malgré une reprise des ventes depuis trois ans pour ce type d’habitation, le nombre de transactions demeure inférieur de 3 % à celui qui avait été enregistré en 2012. Montréal-Est et Vaudreuil-Soulanges se sont distingués, avec des hausses de 13 % des ventes par rapport à la même période en 2016, même si ces forts gains n’ont pas permis à ces deux secteurs d’enregistrer autant de ventes qu’il y a cinq ans.

LE SECTEUR CENTRE-SUD DE L’ÎLE A LA COTE

Les marchés de la Rive-Nord et de la Rive-Sud, pour leur part, ont été plus tranquilles avec des hausses de ventes de 1 % chacun depuis le 1er janvier. Malgré certains secteurs qui ont été moins dynamiques, aucun n’a subi une baisse du nombre de transactions. Quant au prix médian des unifamiliales, il s’est établi à 315 000 $, ce qui représente une hausse de 5 % par rapport à l’an dernier, et de 13 % sur cinq ans. À noter que ces prix varient grandement selon les endroits, passant de 270 000 $ sur la Rive-Nord à 850 000 $ dans le Centre-Sud de l’île. L’écart s’est accru depuis cinq ans, puisque ce secteur est celui qui a connu la plus forte croissance des prix durant cette période.

Une proportion importante des maisons vendues sur le territoire Centre-Sud sont considérées comme étant des propriétés haut de gamme en raison de leur prix largement au-dessus de la moyenne provinciale. Or, depuis quelques années, la montée des prix est plus marquée dans le segment des résidences de luxe. Par exemple, les villes de Westmount et de Mont-Royal se situaient toutes deux parmi les 10 villes ayant connu les croissances de prix les plus élevées entre 2006 et 2016.

En revanche, malgré la forte hausse de ventes dans l’est de l’île, les prix tardent à grimper. Résultat, ce secteur enregistre la plus faible augmentation du prix médian (+3 %) cette année. Sur cinq ans, la croissance (+8 %) est donc à peine un peu plus élevée que l’inflation totale sur la même période, note JLR. Si certains arrondissements de ce secteur ont connu de fortes hausses de prix, une proportion importante du parc immobilier de l’unifamiliale se situe à Rivières-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, où la hausse a été très modeste au cours des dernières années.

LE MARCHÉ DES COPROPRIÉTÉS EST EN PLEIN ESSOR

Jusqu’à présent, le marché des copropriétés est en plein essor : entre janvier et septembre, les ventes ont été 9 % plus élevées qu’à la même période en 2016. Avec 18 527 transactions enregistrées, le nombre de transactions demeure toutefois 10 % inférieur au total de 2012. Selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, l’accélération du marché a permis au nombre de copropriétés achevées et non écoulées de diminuer de 32 % en août 2017, comparativement à août 2016. Seul bémol, par rapport au record de 2012, les ventes n’ont augmenté que dans le seul secteur de Montréal Centre-Sud (+18 %). « Cette hausse est attribuable à un marché dynamique, mais également à un nombre important de nouvelles copropriétés qui se sont ajoutées au marché. Le parc immobilier a grossi, ce qui a pour conséquence de faire croître les ventes, car plus d’unités sont susceptibles d’être [mises sur le marché] », explique JLR.

Dans l’ouest de Montréal, l’année a cependant été plus difficile, avec une baisse de 6 % des ventes. Par rapport au reste de l’île, le nombre de ventes de copropriétés dans le secteur ouest est inférieur au nombre de transactions d’unifamiliales. D’après JLR, la raison en est que ce territoire est plutôt composé d’unifamiliales et que les constructions de nouvelles copropriétés y sont moins nombreuses.

JLR indique que le prix médian dans ce segment n’a pas cessé de grimper depuis le début de l’année, enregistrant une croissance de 3 % sur un an et de 14 % sur cinq ans, pour atteindre aujourd’hui une moyenne de 256 578 $. À ce chapitre, la Rive-Nord se distingue en étant le seul secteur de la région métropolitaine où le prix médian est légèrement inférieur à 200 000 $. Le secteur nord de l’île, quant à lui, fait bande à part avec une baisse du prix médian de 4 % alors que des augmentations sont observées partout ailleurs.

SURVEILLER LA MONTÉE DES TAUX D’INTÉRÊT

D’une manière générale, le Centre-Sud a fortement contribué à la hausse du prix médian pour l’ensemble de la région depuis 2012. Ce secteur a en effet connu la plus importante augmentation du prix médian régional (+20 %) et compte à lui seul pour environ 30 % des ventes des neuf premiers mois de l’année. À l’autre bout du spectre, dans les secteurs de Laval, de l’est et du nord de Montréal, de la Rive-Nord et de la Rive-Sud, les augmentations en 2017 des prix médians par rapport à 2012 se situent à 6 ou 7 %, soit un niveau proche de celui de l’inflation.

« L’année 2017 devrait se conclure avec une hausse des ventes et du prix médian pour l’ensemble de la région, autant pour les unifamiliales que pour les copropriétés relativement à l’année dernière. Toutefois, le nombre de transactions reste moins élevé qu’en 2012, même si l’île de Montréal se distingue avec une hausse des ventes d’unifamiliales de 10 % sur cinq ans », résume JLR.

Conclusion de la firme : « Il pourrait être difficile de poursuivre une croissance des ventes et des prix aussi importante l’an prochain dans l’ensemble de la région malgré une bonne tenue de l’emploi. La montée des taux d’intérêt, surtout si elle continue, risque de freiner l’élan du marché immobilier ».

Le marché de l’immobilier canadien est résilient, selon PwC

Le secteur canadien de l’immobilier continue de connaître une bonne performance et de nouer de nouveaux partenariats pour créer et bâtir des collectivités partout au Canada, selon le rapport Emerging Trends in Real Estate 2018 publié par PwC Canada et l’Urban Land Institute (ULI).

En dépit de la performance soutenue du secteur, les experts interrogées par les deux organisations ont soulevé « quelques préoccupations quant à la survenue possible de vents contraires, ce qui amène certains investisseurs immobiliers à rééquilibrer leurs portefeuilles et d’autres, à adopter une attitude plus prudente », indique PwC dans un communiqué.

« PRESSION SUR LES IMMEUBLES ANCIENS »

Selon le rapport, les cinq premiers marchés canadiens à surveiller l’an prochain sont Vancouver, Toronto, Montréal, Ottawa et Winnipeg. En ce qui concerne la métropole québécoise, PwC et l’ULI relèvent que « de nombreux acteurs institutionnels ont commencé à céder leurs anciennes propriétés afin de se concentrer sur de nouveaux développements visant à attirer les Y et les personnes âgées ». Résultat, on note « une certaine pression sur les propriétaires d’immeubles plus anciens, qui doivent se faire concurrence », ce qui « contribue à une divergence croissante entre les nouveaux et les anciens immeubles ».

« Les joueurs du secteur de l’immobilier devront saisir les opportunités qui se présenteront en 2018. Le développement accéléré des technologies et des investissements en infrastructures profitera à ce secteur en croissance et permettra également de faire face aux changements démographiques fort importants », commente Annie Labbé, évaluateur agréé et première vice-présidente, Services-conseils en immobilier à PwC.

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