Montréal tire le marché de la construction à la hausse

Par La rédaction | 13 janvier 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le nombre de mises en chantier d’habitations dans les centres urbains du Québec a été de 32 131 en décembre, en léger recul comparativement à 32 491 en novembre, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

« Le repli de la tendance des mises en chantier est observable tant du côté des maisons individuelles que du côté des logements collectifs », analyse Kevin Hughes, économiste principal à la SCHL pour le Québec.

Grands travaux à Montréal

Si, pour l’ensemble de l’année 2014, les mises en chantier résidentielles dans la province ont progressé par rapport à 2013, précise M. Hughes, c’est uniquement en raison de plusieurs grands travaux dans le centre-ville de Montréal.

Quant au nombre mensuel de mises en chantier désaisonnalisé et annualisé, il se situait à 29 760 en décembre, en nette baisse par rapport à celui de 36 106 enregistré le mois précédent.

Rappelons que les données désaisonnalisées annualisées sont des chiffres mensuels corrigés des variations saisonnières normales et multipliés par 12 afin de refléter le rythme d’activité sur un an. En supprimant l’effet des hauts et des bas saisonniers, la « désaisonnalisation » permet de comparer le rythme d’activité d’une saison ou d’un mois à l’autre.

Des chiffres intéressant pour la métropole

La Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM) a par ailleurs publié hier ses statistiques concernant le marché immobilier résidentiel dans la région métropolitaine.

Ainsi, 2 203 ventes y ont été réalisées en décembre, soit une hausse de 9 % comparativement à la même période en 2013.

« Non seulement décembre a été le meilleur mois de l’année 2014 en termes de croissance des ventes, mais il s’agit également de la plus forte hausse mensuelle des ventes dans la région de Montréal en 31 mois, soit depuis mai 2012 », souligne la CIGM.

Sur le plan géographique, la banlieue nord a connu une hausse d’activité de 26 % à Laval et de 19 % sur la Rive-Nord par rapport à décembre 2013. De leur côté, la Rive-Sud et l’île de Montréal ont elles aussi enregistré un regain des ventes, le nombre de transactions ayant augmenté de 8 % et de 4 %, respectivement.

Des prix stables

Seul le secteur de Vaudreuil-Soulanges a connu un repli, de l’ordre de 9 %, toujours par rapport à décembre 2013.

Par catégorie de propriétés, tant l’unifamiliale que la copropriété ont vu leurs ventes progresser de 9 %, tandis que la hausse pour les plex s’est chiffrée à 10 %.

En ce qui a trait à l’évolution des prix, le prix médian des unifamiliales est demeuré stable, à 284 000 dollars, tandis que le prix médian des copropriétés (235 000 dollars) a progressé de 2 % et celui des plex (444 375 dollars) de 8 % par rapport à décembre 2013.

Le Canada en « sérieuse difficulté »

L’immobilier au pays est fortement surévalué (jusqu’à 63 %), juge le chef économiste international de la Deutsche Bank, Torsten Slok, cité par la chaîne d’information économique Argent.

Comparant le marché immobilier canadien à ceux d’autres nations industrialisées, l’analyste a calculé que la dette des ménages (hypothèques, prêts non hypothécaires et crédit à la consommation inclus) y atteignait désormais 150 % du revenu disponible (en fait, selon Statistique Canada, elle serait même de 162 %).

Or, ce niveau très élevé d’endettement dans un marché immobilier en surchauffe risque de mettre le pays en « sérieuse difficulté», affirme-t-il.

En décembre 2013, la Deutsche Bank avait déjà averti que l’immobilier au pays était l’un des plus surévalués dans le monde, devant la Belgique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, l’Australie, la France, le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande et l’Espagne.


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