Morgan Stanley veut garder la clientèle des conseillers démissionnaires

Par La rédaction | 31 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Morgan Stanley s’apprête à bouleverser un équilibre vieux de plus de 13 ans dans le secteur de la gestion de patrimoine aux États-Unis, rapporte Reuters.

La banque américaine a en effet annoncé en début de semaine son intention de se retirer dès ce vendredi d‘un accord sur le recrutement conclu en 2004 avec ses concurrentes de l’autre côté de la frontière.

Celui-ci stipulait notamment qu’aucune des institutions financières participantes ne devait entamer de poursuites judiciaires si l‘un de ses conseillers en gestion de patrimoine partait pour la concurrence en emmenant sa clientèle avec lui.

MORGAN STANLEY SE VEUT PLUS VIGOUREUSE

Dans un communiqué publié lundi, Morgan Stanley a indiqué que le fait de quitter cette entente lui donnerait la possibilité de consacrer davantage de ressources à ses employés. « Cette décision lui permettra de se montrer plus agressive pour garder ses meilleurs conseillers et pour tenter de retenir les clients de ceux qui partent », explique Reuters, qui cite des spécialistes du recrutement dans le secteur.

Morgan Stanley est la première grande banque américaine à sortir de cet accord, également connu sous le nom de Protocole pour le recrutement des conseillers en gestion de patrimoine, et « sa défection pourrait en entraîner d‘autres », estime l’agence de presse.

Celle-ci souligne par ailleurs que cette décision survient « dans un contexte de profonds changements dans l’activité de conseil en gestion de patrimoine », qui résulte du fait que « les grands acteurs traditionnels du secteur, signataires de l‘accord, perdent du terrain au profit de firmes d‘investissement indépendantes ».

LES GRANDES BANQUES PERDENT DU TERRAIN

« Le renforcement de la réglementation des grandes banques et le recours croissant à la gestion passive ont rendu les firmes indépendantes plus petites, moins réglementées, plus réactives et plus tournées vers la gestion active, plus attractives pour les conseillers en gestion de patrimoine », note également Reuters.

De 2006 à 2016, Morgan Stanley, Bank of America, Wells Fargo et UBS Wealth Management Americas, les quatre principaux joueurs en matière de gestion privée aux États-Unis, ont ainsi perdu quelque 10 % de part de marché et ils ne représentent plus aujourd’hui que 36 % de l’actif sous gestion, selon les données du cabinet d’études Cerulli Associates citées par l’agence.

Cerulli anticipe d’ailleurs que les sociétés indépendantes de conseil en gestion de patrimoine représenteront 28 % de l’actif sous gestion, comparativement à 23 % en 2016, et près d’un quart des effectifs de la profession dès l’an prochain.

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