Mutations en vue sur le marché immobilier

Par Soumis par CIBC | 25 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une légère hausse des taux ainsi que des changements réglementaires devraient faire baisser la demande dans l’immobilier canadien en 2018, mais pas au point de provoquer une crise, dit Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la CIBC.

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« Il est clair que les Canadiens sont devenus plus sensibles aux hausses de taux d’intérêt. La Banque du Canada en est consciente mais elle considère que la maladie est aussi le remède. Une sensibilité accrue aux hausses de taux d’intérêt évite de les voir gonfler. La Banque va donc procéder lentement et modérément », dit Benjamin Tal.

Le facteur à surveiller en 2018 est plutôt la nouvelle réglementation sur l’admissibilité aux hypothécaire, croit l’expert. En effet, les emprunteurs devront désormais prouver qu’ils peuvent payer un taux supérieur de 2 % au taux qu’ils auront négocié ou au taux de la Banque du Canada alors en vigueur. Ce n’est donc pas tant les taux d’intérêt qu’il faut prendre en compte que la volonté du législateur de ralentir le marché.

Ainsi, selon Benjamin Tal, on pourrait s’attendre à une baisse de la demande de 7 à 9 % dans le marché cette année. Mais d’autres phénomènes sont à prévoir.

« On tente de réduire l’implication des banques dans l’immobilier et le marché des prêts hypothécaires. Il va être très difficile de prêter aux nouveaux arrivants ou aux travailleurs autonomes. Ils vont donc se tourner vers d’autres solutions, comme les sociétés de placement hypothécaires », dit l’économiste.

« Ces sociétés sont financées par des investisseurs privés très riches, qui visent des rendements de 7 à 8 % par an. Leurs prêts représentent aujourd’hui 10 % des transactions contre 6 % il y a deux ans. Ils vont continuer de prendre de l’importance à mesure que les personnes qui ne peuvent être admissibles auprès des banques se tournent vers eux », dit Benjamin Tal.

« C’est un problème, car on transfère le risque d’un marché réglementé à un autre qui n’est pas réglementé, ni même visible puisqu’on n’a aucune statistique officielle sur les sociétés de placement hypothécaires. C’est loin d’être optimal », poursuit-il.

« Dans l’ensemble, le marché va ralentir en raison de la réglementation, et d’une légère hausse de taux d’intérêt, mais je n’entrevois pas le déclenchement d’une baisse majeure pour le moment. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Soumis par CIBC