Nouvelle enquête sur les pratiques des grandes banques

Par La rédaction | 17 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) va passer en revue les méthodes de vente de six grandes banques au pays, rapporte le Financial Post.

Il veut évaluer si les pratiques de la TD, la Scotia, la RBC, la CIBC, BMO et la Banque Nationale risquent ou non de nuire à leur réputation ainsi qu’à leur solvabilité, leur liquidité et leur stabilité globale, précise le quotidien torontois.

L’examen se concentrera « sur la culture du risque, la gouvernance des pratiques de vente et la façon dont les banques gèrent le potentiel de risque à leur réputation qui est inhérent à leurs activités de vente », a aussi précisé à l’agence QMI Annik Faucher, porte-parole du BSIF.

UNE DEUXIÈME ENQUÊTE

Le Bureau est le second organisme à diligenter une enquête sur les pratiques des grandes institutions financières au pays, après celle lancée par l’Agence de la consommation en matière financière du Canada au printemps dernier.

Très active depuis le scandale des pratiques douteuses à la TD, celle-ci a décidé de mettre sur pied un comité consultatif comprenant des membres issus des secteurs privé, public, sans but lucratif et universitaire afin de mieux protéger les investisseurs.

En mars, la chaîne d’information CBC a en effet révélé que la pression imposée aux employés de la TD pour atteindre des quotas de vente très élevés les avait parfois poussés à poser des gestes contraires à l’éthique, voire carrément illégaux. Des centaines d’employés et d’ex-employés de la banque, dont des conseillers, ont alimenté la CBC en renseignements à ce sujet.

C’est pour obtenir des points dans des programmes d’objectifs de vente, et surtout éviter de perdre leur emploi, qu’ils ont agi de la sorte, allant ainsi parfois à l’encontre des besoins de leurs clients. Sous le couvert de l’anonymat, ces travailleurs ont affirmé avoir par exemple augmenté des limites de marge de crédit, des montants de protection de découvert ou encore des limites de cartes de crédit, le tout sans demander leur avis aux clients ni même les en avertir. Ils ont en outre admis avoir déplacé des clients vers des comptes coûtant plus cher en frais, toujours sans avoir leur accord.

Certains gestionnaires de patrimoine de l’institution financière ont aussi reconnu avoir investi l’argent de leurs clients dans des fonds ne correspondant pas à leurs besoins, toujours dans le but d’augmenter leur nombre de points dans des programmes de vente.

DES PRATIQUES À BANNIR

Dans une entrevue accordée en décembre à Conseiller, donc avant que le scandale de la TD n’éclate, le professeur de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM Jacques Forest dénonçait déjà les méfaits de la pression à la vente.

« Il y a beaucoup de littérature scientifique qui démontre que les incitatifs purement financiers, comme les bonis, ou encore les mesures de contrôle, comme les quotas de vente, aboutissent souvent à des conséquences fâcheuses, expliquait-il alors. Ils favorisent la quantité au détriment de la qualité ou de l’intérêt des clients et encouragent des comportements peu souhaitables, voire carrément le contournement des règles. »

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