Les obligations voient la lumière au bout du tunnel

12 septembre 2022 | Dernière mise à jour le 12 septembre 2022
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Papillon coloré trouve son chemin hors d'un tunnel sombre.
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Même si l’inflation devrait rester élevée encore plusieurs mois, le plus gros des hausses de taux est derrière nous, selon Adam Ditkofsky, gestionnaire de portefeuille principal, titres à revenu fixe, Gestion d’actifs CIBC.

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« L’inflation et les hausses de taux ont entraîné une sous-performance des obligations de sociétés de catégorie investissement, alors que l’écart de rendement avec les obligations gouvernementales s’est élargi. C’est particulièrement vrai pour les titres à court terme du secteur financier, comme ceux des banques et assureurs. Ils sont souvent perçus comme étant de grande qualité et très liquides, mais cette année, ils composent 80 % des nouvelles émissions des sociétés dans un contexte de hausse de taux. On a vu les émissions se succéder sur le marché avec un écart de rendement de plus en plus large, alors que les investisseurs réclamaient de plus hauts rendements », analyse Adam Ditkofsky.

Selon l’expert, cette situation s’est légèrement corrigée en milieu d’été, quand les investisseurs ont commencé à croire que les hausses de taux commençaient à faire leur effet et que les risques de récession à court terme s’amplifiaient rapidement. On a alors assisté à un renversement de la courbe de rendement (soit la différence entre les titres à 30 ans et à deux ans), donnant lieu à des rendements plus élevés à court terme qu’à long terme. Le marché croyait donc clairement que les rendements allaient baisser à moyen terme.

« On a vu également les marchés de contrat à terme tabler sur un pic des hausses de taux de la Réserve fédérale (Fed) au cours de l’année à venir; ce qui voudrait dire que les taux de la Fed pourraient rebaisser dans les 12 prochains mois. Tant les marchés d’actions que d’obligations de sociétés ont vu la lumière au bout du tunnel, et ont recommencé à performer; les obligations de sociétés à moyen terme offraient plus de 4 % en juillet. Cela a aussi été positif pour les nouvelles émissions, car les émetteurs non financiers ont pu revenir dans le marché face à une solide demande des investisseurs qui désirent plus que des rendements d’obligations gouvernementales », dit Adam Ditkofsky.

À long terme, cela veut dire que les marchés d’obligations seront influencés par deux facteurs principaux, selon lui. D’abord, la capacité des banques centrales à refroidir l’inflation; et ensuite, le risque que leur resserrement monétaire provoque une récession.

Il s’attend donc pour les 12 prochains mois à une croissance du PIB de moins de 1 % et à une inflation qui se maintient au-dessus de 5 %, tant au Canada qu’aux États-Unis. Mais selon lui, le plus gros des hausses de taux s’est déjà produit, surtout dans les taux à court terme.

« Il est certain qu’une récession viendrait élargir les écarts de rendement. Mais on voit déjà des effets sur les obligations de la plus haute qualité et à plus court terme, comme les titres de créance des banques. Sur la base de leur rendement, beaucoup de ces titres s’échangent à leur plus haut depuis la grande crise financière de 2008-2009. Nous considérons donc les dettes de haute qualité à court terme comme les plus attrayantes », poursuit Adam Ditkofsky.

Au bout du compte, l’expert se dit « plus optimiste qu’en début d’année » pour les marchés obligataires.

« Les écarts de rendement des obligations de société pourraient s’élargir encore, surtout si nous plongeons dans une profonde récession, mais sur un horizon plus lointain, il y a de belles occasions de rendement parmi les titres de haute qualité à court terme, d’autant qu’elles sont moins sensibles aux changements de taux et d’écarts de rendement que leurs contreparties à long terme. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.