Oubliez le rendement moyen

Par La rédaction | 31 août 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Il est courant d’utiliser le rendement moyen pour évaluer la performance d’un placement. Pourtant, les conseillers auraient avantage à s’intéresser à un autre indicateur, plus pertinent : la probabilité de rendement.

Le rendement moyen est avant tout une solution de facilité, pointe Morningstar.

Le problème avec le rendement moyen est qu’il ignore la notion de risque. Quand on pose l’hypothèse d’un rendement moyen de 5 % sur une longue période, on fait comme si la probabilité d’obtenir cette performance était la même, année après année.

PROBABILITÉS ET RISQUE

Or, chaque année il peut exister une probabilité que le rendement attendu soit atteint… mais aussi une probabilité qu’il ne le soit pas, ou qu’il soit surpassé. Le taux de rendement d’un portefeuille de placement comporte forcément une part d’incertitude.

De plus, même si le rendement attendu est au rendez-vous sur une longue période, l’objectif peut ne pas être atteint. C’est le risque lié à la séquence des rendements. En effet, si les rendements annuels réels sont élevés en début de période, puis qu’ils se mettent à diminuer – et même si au final le rendement moyen attendu est atteint –, l’objectif final ne sera pas atteint.

Pour illustrer ce cas, on peut partir d’un investissement annuel de 6462$ sur 40 ans, avec un rendement moyen de 6 %. Si le rendement annuel constaté année après année est bien de 6 %, le montant accumulé au bout de 40 ans sera d’un million de dollars.

Mais si les rendements annuels sont de 17 % en début de période puis qu’ils diminuent progressivement jusqu’à -4 % au bout de 40 ans, le montant accumulé plafonnera à 908 000 $… Et ce, même si le rendement moyen observé sur les 40 années est bien de 6 %.

PRÉSENTER DES PROBABILITÉS

Les hypothèses fondées sur le rendement moyen devraient donc être complétées par d’autres éléments. La simulation Monte-Carlo en fait partie.

Cette méthode consiste à générer une distribution de probabilités plutôt qu’un seul chiffre. Le conseiller peut alors présenter les probabilités d’atteindre l’objectif fixé. Par exemple, le client peut avoir 46 % de chances d’obtenir le montant espéré avec un rendement présumé de 6 %, mais il pourrait aussi savoir qu’il a 40 % de chances de ne pas y parvenir avec un rendement supérieur à ce chiffre.

Le site de l’OSBL Probability Management présente plusieurs outils, en anglais, permettant de s’appuyer sur les probabilités dans ce type de calculs.

La rédaction