Paradis fiscaux : la Caisse se défend

Par La rédaction | 3 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a assuré mardi avoir « légèrement » réduit le nombre de ses placements dans des sociétés enregistrées dans des paradis fiscaux, rapporte La Presse.

Interpellé devant la Commission des finances publiques de l’Assemblée nationale, le président et chef de la direction de l’organisme a défendu sa stratégie et soutenu que ce dernier avait moins investi qu’auparavant dans des structures fiscales « accueillantes », contredisant ainsi une affirmation du Parti québécois.

« Malgré une augmentation de nos activités et de nos investissements à l’extérieur du pays d’environ 15 %, nous avons réussi à légèrement baisser l’utilisation de ces structures », a déclaré Michael Sabia.

« LA CAISSE N’EST PAS EXEMPLAIRE »

Mardi matin, Jean-François Lisée avait dénoncé le fait que les investissements de la Caisse dans les paradis fiscaux n’étaient pas en déclin, mais au contraire en augmentation. « Depuis que M. Sabia est venu nous dire l’an dernier qu’il allait faire attention, ils ont investi des centaines de millions de plus dans des entreprises qui sont dans des paradis fiscaux », avait alors indiqué le chef péquiste.

Selon les calculs du PQ, l’organisme d’État avait en 2017 quelque 26,8 milliards de dollars d’investissements dans des sociétés immatriculées dans des paradis fiscaux, comparativement à 26,2 milliards en 2016. « On ne veut pas une vente de feu (…), mais montrez-nous que vous êtes en train de décliner votre participation » dans ces compagnies, a ajouté Jean-François Lisée.

« Je trouve que la Caisse n’est pas exemplaire (…) alors que les Québécois veulent qu’elle le soit », a de son côté estimé Nicolas Marceau, porte-parole du parti en matière de finances.

« CONTINUER À AMÉLIORER LA SITUATION »

« Malgré une augmentation importante de nos activités à l’extérieur du Canada, qui fait partie de notre stratégie de mondialisation (…) pour mieux sécuriser la retraite des Québécois, (…) le résultat net est une légère baisse. Pas gigantesque. Est-ce que c’est parfait? Non. Est-ce qu’il faut continuer à améliorer? Oui. Est-ce que c’est une priorité importante pour notre organisation? Oui », a rétorqué Michael Sabia.

Au printemps dernier, la CDPQ avait fait l’objet de vives critiques de la part de plusieurs parlementaires, qui l’avait pressée d’agir afin de réduire sa participation dans des firmes établies dans des paradis fiscaux. Un rapport de la Commission des finances publiques sur ce phénomène, endossé par tous les partis en avril 2017, réclamait notamment que l’organisme « élimine de ses fournisseurs ceux qui ont été reconnus coupables de faire de l’évitement fiscal abusif ou de l’évasion fiscale ou d’avoir eu recours aux paradis fiscaux ». De même, la Caisse avait été invitée à « priver de contrats gouvernementaux les cabinets professionnels » qui auraient été reconnus coupables de ce type d’infractions. À l’époque, la plupart des intervenants politiques ainsi que l’Ordre des comptables du Québec avaient applaudi cette initiative.

« Je n’ai aucun doute de l’intégrité de la Caisse. La Caisse respecte toutes les lois, son comportement à cet égard est à mon avis toujours exemplaire », a pour sa part affirmé le ministre des Finances, Carlos Leitao.

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