Pas de bulle immobilière au Canada

Par Rémi Maillard | 25 mars 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le Conference Board du Canada ne croit pas que les prix des maisons au pays risquent de s’effondrer. Dans une note d’information publiée hier, il assure même qu’« il serait exagéré de redouter une bulle immobilière ».

L’organisme d’analyse économique basé à Ottawa s’attend plutôt à des baisses modestes dans certains marchés locaux.

« Le coût des hypothèques, et pas seulement celui des logements, pèse lourdement dans la décision d’achat. Les taux hypothécaires devraient augmenter cette année, mais pas énormément, parce que le taux de croissance de l’économie canadienne demeure faible », explique Robin Wiebe, économiste principal au Conference Board.

« Aucune raison de s’alarmer »

« Le marché du logement est probablement en train de se rajuster dans certaines régions et certains segments de marché, mais au lieu d’assister à l’éclatement d’une bulle immobilière, on peut davantage s’attendre à un atterrissage en douceur », précise-t-il.

Malgré le pessimisme des analystes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), du Fonds monétaire international ou de la Deutsche Bank, qui jugent le marché immobilier canadien surévalué, le Conference Board soutient que les conditions menant à un effondrement immobilier ne sont pas réunies.

La crainte d’une bulle immobilière s’explique par les ratios prix des logements-loyers et prix des logements-revenus, relève-t-il. Or, « bien que ces ratios soient élevés, ils peuvent nous induire en erreur ».

L’organisme juge que les ratios paiements hypothécaires-loyers et paiements hypothécaires-revenus constituent de meilleurs indicateurs de l’« abordabilité » des logements. Et selon lui, ces indicateurs « ne donnent aucune raison de s’alarmer ».

Taux hypothécaires : 2 % d’ici à 2018

Au cours des trois dernières années, le nombre de mises en chantier au pays a été semblable à la moyenne des 20 dernières années, sauf dans la région de Toronto, constate par ailleurs la note d’information.

Celle-ci prévoit que la croissance de la population, les gains du marché de l’emploi et la lente augmentation des taux hypothécaires des institutions prêteuses freineront la baisse des prix de l’immobilier en 2014 et en 2015. Selon ses prévisions, les taux ne devraient pas augmenter de plus de 2 % d’ici à 2018.

La semaine dernière, l’Association canadienne de l’immeuble avait averti qu’un ralentissement de la croissance de l’immobilier était prévisible au pays d’ici la fin de 2015, tout en assurant que le marché allait continuer de croître.

À Montréal, un marché plutôt favorable aux acheteurs

Selon le Conference Board, le marché de la revente de logements dans la métropole est en train de devenir favorable aux acheteurs.

En effet, l’an dernier, les ventes et les prix moyens sont restés en deçà des niveaux de 2012 durant plusieurs mois, tandis que le ratio ventes-nouvelles inscriptions a oscillé près de la limite inférieure de ce que l’organisme considère être un marché équilibré.

« La faiblesse de ce marché correspond au revenu modeste des citadins. Parmi les six villes couvertes dans la note, Montréal affiche le plus faible revenu personnel par habitant », explique Robin Wiebe.

Dans le marché des logements neufs, le ratio mises en chantier-croissance de la population a été légèrement inférieur à la moyenne ces dernières années. Les mises en chantier de résidences unifamiliales et multifamiliales ont ralenti en 2013, même si la proportion de logements multifamiliaux neufs augmente en raison du vieillissement de la population.

À lire : Immobilier : hausse des prix de 1 % en 2014

Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.