Pas de reprise du marché de l’emploi avant 2022

Par Nicolas Ritoux | 2 novembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : iStockphoto/Dina Damotseva

Les pertes d’emploi ont surtout été importantes dans les PME, pour la plupart hors des marchés financiers, note Katherine Judge, économiste at Marchés des capitaux CIBC.

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« L’asymétrie a été le thème principal du marché de l’emploi depuis la réouverture de l’économie. L’impact du coronavirus est particulièrement marqué dans les industries de service et dans les matières premières. Depuis février, l’emploi a baissé de 15 % dans l’hôtellerie et la restauration et de 7 % dans la vente au détail, contre 4 % pour l’ensemble des secteurs. Il y a donc une dichotomie entre les secteurs qui auront besoin de mesures de distanciation sociale pour fonctionner jusqu’à l’arrivée d’un vaccin, et ceux qui se sont adaptés avec des équipements de protection et peuvent continuer d’opérer sans risquer un nouveau confinement », observe Katherine Judge.

« Bien que de nouvelles vagues d’infection soient déclarées dans plusieurs provinces canadiennes, on ne devrait pas avoir besoin d’un confinement aussi sévère qu’au printemps pour contenir le virus. Plusieurs pays le contiennent avec des confinements ciblés et la recherche de contacts, et les consommateurs et les entreprises sont maintenant habitués à la protection et la distanciation », poursuit-elle.

Selon l’experte, on ne risque donc pas de revoir l’économie subir des chocs aussi importants qu’au printemps. Mais le marché de l’emploi ne reprendra pas sa vigueur pour autant, tant qu’un vaccin n’est pas disponible, ce qui pourrait nous amener à la fin 2021.

« Les embauches vont être limitées, et celles qu’on a vues dans les derniers mois sont en jeu. Mais puisque beaucoup d’entreprises affectées la première fois n’ont jamais réouvert à pleine capacité, il y a moins d’activité à perdre », dit Katherine Judge.

Son pronostic : la pleine reprise du marché de l’emploi ne surviendra pas avant 2022.

« Au premier semestre 2021, nous nous attendons à voir l’emploi à peu près 3 % au-dessus de son niveau du début de la pandémie. Nous sommes dans un environnement économique très faible. Une reprise en récession, si vous voulez. »

L’économiste note que les pertes d’emploi ont eu lieu de manière disproportionnée dans les plus petites entreprises. Celles de 20 à 99 employés représentent 30 % de l’emploi pré-coronavirus, mais ont effectué 80 % des licenciements depuis février.

« Il est important de se rappeler que les entreprises les plus touchées sont souvent les plus petites, qui n’ont pas autant de poids sur l’économie et surtout sur les marchés financiers. Quant à celles qui ont profité de la hausse du magasinage en ligne, elles ont un effet sur les titres technologiques qu’il faut prendre en compte dans les choix de placements. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.