Pas facile de devenir proprio pour les Y

Par La rédaction | 18 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Immobilier : portrait de l’accès à la propriété au Québec

Parmi les Y âgés de 25 à 30 ans, c’est au Québec que l’on retrouve le plus haut taux de locataires au pays, selon un récent rapport de Royal LePage. Plus de la moitié d’entre eux ne sont pas propriétaires de leur habitation.

Ce n’est pas parce qu’ils dédaignent l’idée d’être propriétaires, au contraire. Près de neuf sur dix (89 %), soit le plus haut taux au pays, estiment qu’une propriété est un investissement sûr et croient que les prix des maisons sont toujours à leur portée. Toutefois, observe le sondage réalisé par Léger pour le compte de Royal LePage, près d’un sur quatre (23 %) rapporte que le manque de moyens les empêchera de devenir propriétaire.

De fait, parmi ceux qui repoussent l’achat d’une propriété, 39 % évoquent l’insécurité d’emploi et 34 % mentionnent un budget insuffisant pour l’achat de leur propriété idéale. Le sondage Léger a été mené auprès de 1 000 membres de la génération Y âgés de 25 à 30 ans entre le 7 et le 14 juin 2017.

PAS TRÈS MOBILES

Il faut dire que les jeunes Québécois ne sont pas très flexibles lorsque vient le temps d’envisager leur lieu de résidence. Seulement 57 % d’entre eux, le 2e plus bas taux au pays, sont prêts à déménager dans une autre ville ou banlieue pour dénicher une maison plus abordable. La moitié des répondants (51 %) ne chercheront pas au-delà d’un rayon de 30 minutes de route de leur emplacement actuel.

Cette attitude est peut-être liée à un constat fait par Royal LePage à la grandeur du Canada. « Tandis qu’il est relativement plus facile de trouver un emploi dans nos grands centres urbains comme Toronto et Vancouver, en comparaison avec d’autres villes canadiennes, les acheteurs sont confrontés à un inventaire limité et des prix élevés. Là où les prix sont plus abordables, le marché de l’emploi peut être plus incertain. »

PLUS ABORDABLE AU QUÉBEC

Par ailleurs, les propriétés immobilières demeurent meilleur marché au Québec que dans bien d’autres provinces. Un budget de 350 000 $ permet d’espérer un maison de plain-pied de 141,4 m2 (1 522 pi2), avec trois chambres à coucher et 1,5 salle de bain. Cette maison sera similaire, mais légèrement plus petite (132,6 m2 ou 1 427 pi2) dans le Grand Montréal.

C’est un peu plus cher que dans les provinces de l’Atlantique, mais moins que dans les régions de Vancouver ou Toronto. Avec 350 000 $, à Vancouver ou Toronto, oubliez la maison détachée! On peut y acheter un appartement en copropriété, d’une taille moyenne de 81,7 m2 (879 pi2) à Vancouver et 84,5 m2 (910 pi2) à Toronto. C’est à Fredericton que l’on en aura le plus pour notre argent, avec une maison détachée de 4 chambres à coucher, 2,5 salles de bain et 238,6 m2 (2 568 pi2) de superficie.

ATTENDRE OU FONCER ?

Selon David Tardif, courtier immobilier chez Royal LePage, les Y québécois ont une décision à prendre. « S’ils ne dénichent pas la propriété qu’ils désirent, plusieurs de ces acheteurs potentiels continueront à louer jusqu’à ce qu’ils aient économisé assez d’argent pour pouvoir se permettre un achat qui correspond à leurs critères, explique-t-il. Cela dit, le plus longtemps ils attendent, le plus ils risquent de se faire écarter du marché, car les prix des maisons augmentent plus rapidement que leur capacité à épargner. »

BYE BYE LA BULLE

Le Financial Post rapporte pour sa part que la bulle immobilière canadienne s’est dégonflée avant d’éclater. Dans les quatre mois d’avril, mai, juin et juillet 2017, les reventes ont chuté chaque fois, en moyenne de 6,4 % en mai et juin, puis de 2,1 % en juillet. C’est en Ontario que la baisse est la plus abrupte (-44 % depuis mars 2017 dans la région du Grand Toronto).

Cela tient surtout aux récents changements des règles hypothécaires introduits par le gouvernement provincial. Le coût des hypothèques a aussi tendance à augmenter à mesure que la Banque du Canada relève son taux directeur. Selon Diana Petramala, au Canada, en dehors de la grande région de Toronto, le prix des maisons devrait augmenter annuellement de 2 % à 4 %.

Voilà qui ne fera rien pour améliorer l’accès à la propriété pour les jeunes Canadiens.

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