Pas facile, la vente à découvert d’actions de marijuana

Par La rédaction | 18 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les taux d’intérêt très élevés sur les prêts d’actions de compagnies de marijuana au Canada et le faible stock d’actions disponibles étouffent le développement d’un marché de vente à découvert.

La marijuana est vue par certains comme la tulipe canadienne. Comme les cours de la fameuse tulipe hollandaise du XVIIe siècle, ceux de l’industrie de la marijuana au Canada commencent à ressembler à une bulle et plusieurs aimeraient en profiter pour y pratiquer la vente à découvert.

DU 26 % D’INTÉRÊT

Sauf que la vente à découvert dans le secteur de la marijuana est très coûteuse, alors que la valeur des titres des compagnies de ce secteur continue de grimper et que peu d’actions sont disponibles, rappelait récemment le Financial Post. Les firmes de courtage des grandes banques n’échangent pas ces actions et les plus petites exigent des taux d’intérêt très élevés pour les prêter.

Le coût annuel pour emprunter des actions d’Aurora Cannabis est à 26 %, plus de vingt-cinq points de pourcentage de plus que la moyenne de 0,5 % des actions du S&P 500. Le taux pour Aphria ou MedReleaf est aussi au-dessus de 20 %, selon Chris Damas, éditeur du BCMI Cannabis Report.

MARCHÉ EN HAUSSE

Il faut dire que l’industrie de la marijuana flambe en Bourse. Les quatre plus grands producteurs au pays valent plus de 10 millions de dollars, alors que la légalisation n’est prévue que pour juillet. La valeur de Canopy Growth Corp a plus que doublé cette année. Celle d’Aurora Cannabis a plus que triplé, alors que celles d’Aphria Inc. et de MedReleaf Corp. ont respectivement augmenté de 180 et 60 %.

C’est la perspective d’environ six milliards de dollars en ventes de marijuana à des fins récréatives qui excite certains investisseurs. Le Financial Post rappelle pourtant que les règles du jeu ne sont pas encore déterminées par les provinces et que la plupart de ces compagnies n’ont encore fait aucune vente.

DANGER À L’HORIZON?

En temps normal, cela ferait de cette industrie un terrain de jeu parfait pour ceux qui apprécient la vente à découvert. Mais le prix à payer est tellement élevé que cela en décourage plusieurs. « Personne ne fait d’argent en vendant ces actions à découvert », avance Ihor Dusaniwsky, directeur de l’analyse prédictive à S3 Partners, à New York.

L’absence de vendeurs à découvert est un frein de moins à l’emballement de cette bulle et un risque de plus de la voir éclater, croit Chris Damas. « Cela alimente directement le marché très euphorique et risqué qui se déploie autour de ces actions », dit-il.

Et comme dans le cas de l’éclatement de la bulle techno ou de celle, moins connue, des terres rares, certains risquent de s’en brûler les doigts…

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