Pendant ce temps en Chine

28 septembre 2022 | Dernière mise à jour le 14 août 2023
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Plusieurs tendances sont à surveiller en Chine et ce ne sont pas forcément celles dont on parle le plus, dit Amber Sinha, gestionnaire de portefeuille principal pour Gestion d’actifs CIBC.

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« Dernièrement, ce sont les confinements contre la COVID-19, la dette du secteur immobilier, et la révolte des emprunteurs hypothécaires qui font les manchettes, mais si c’était les seuls défis auxquels fait face la Chine aujourd’hui, nous serions acheteurs. Il y a deux tendances en particulier qui se dessinent depuis deux ou trois ans, et qui ont pris plus d’importance que les confinements et les hypothèques », rapporte Amber Sinha.

La première tendance concerne les technologies. Alors que les grandes entreprises chinoises du secteur ont transformé l’économie du pays, elles l’ont fait dans une période où le gouvernement leur laissait les mains libres. Mais celui-ci veut désormais les contrôler.

« Le résultat est que les grandes sociétés du secteur ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, et cela laisse présager des inquiétudes pour l’économie », déplore l’expert.

Seconde tendance : l’ensemble du système de stimulation de l’économie chinoise au travers des investissements dans l’immobilier est en train de sombrer. « Le secteur ne sera plus l’endroit idéal où investir comme il a pu l’être par le passé », tranche Amber Sinha.

Le marché chinois présente néanmoins un niveau de confiance élevé, croit-il.

« Parce que c’est un pays communiste, leur gouvernement peut orienter les entreprises efficacement. Les gens sont confiants envers l’idée que leur pays saura maintenir son activité économique d’une façon qui serait inenvisageable en Occident. En même temps, le système politique empêche le gouvernement de gérer efficacement les crises parce qu’ils n’ont jamais besoin de le faire. Ils n’ont pas à convaincre l’électorat de partir en guerre, ou d’autres choses de ce genre qui sont nécessaires en Occident. La pandémie en a donné un bon exemple : leur approche est totalement unique dans le monde entier, et révèle, selon moi, une incapacité à gérer efficacement cette crise », analyse Amber Sinha.

L’instrument de choix pour la stimulation économique de la Chine était jusqu’ici la construction. Or il y a de moins en moins de place pour ajouter des infrastructures, « à moins de jeter littéralement des ponts vers nulle part », commente Amber Sinha.

Malgré cela, l’expert voit des occasions à saisir en Chine.

« Certaines perspectives à long terme demeurent viables, comme celles qui sont liées à l’émergence et à l’enrichissement de la classe moyenne, ou encore à l’assainissement de l’air et des eaux auquel s’est engagé le gouvernement », soutient-il.

« La Chine est en train de bâtir de futurs champions nationaux qui vont se montrer compétitifs dans plusieurs secteurs économiques à l’international. Déjà, le plus gros constructeur de véhicules électriques est chinois. Le plus gros fabricant de batteries pour véhicules électriques est chinois, très loin devant les autres. C’est donc dans ces sphères que nous concentrons notre attention, plutôt que d’acheter ce qui saute aux yeux en première vue comme les actions technologiques ou immobilières. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.