Placement : défier la correction boursière

22 juin 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le gestionnaire-vedette Frank Mersch met en garde les investisseurs contre une poursuite de la correction boursière qui nous a touchés récemment.

En entrevue au quotidien The Globe and Mail, le chef des placements de la maison torontoise Front Street Capital croit que le marché canadien des actions pourrait continuer de descendre jusqu’à la fin de juin ou au début de juillet. Les investisseurs, dit-il, manifestent des inquiétudes vis-à-vis de la fin du second volet du programme américain d’assouplissement monétaire quantitatif (QE2) et des perspectives négatives concernant l’économie de la Chine.

Résultat : les actions des fabricants de produits de base ont subi une dégelée et rien n’indique que ce soit terminé. Cela n’empêche pas Frank Mersch de demeurer « assez optimiste » à l’endroit de ce secteur sur le long terme. « Même si la Chine connaissait une croissance annuelle de 5 % ou 6 % seulement, elle aurait encore besoin d’une grande quantité de produits de base », note-t-il.

Afin d’être prêt pour prendre position dans un marché déprécié, Frank Mersch conserve 25 % de son portefeuille en liquidités. Il attend que l’indice S&P/TSX touche un plancher de 12 000 à 12 500 points avant de passer à l’action (NDLR : le S&P/TSX se situait à 13 010 points au moment de mettre en ligne). Entre-temps, il a vendu tous les titres bancaires qu’il détenait et ne compte pas y réinvestir de sitôt, estimant que les meilleurs rendements se trouvent ailleurs. « Pour battre le marché, vous avez besoin de coursiers qui rapportent au moins 50 %, sinon 100 % », calcule-t-il.

Il sait de quoi il parle. Investisseur actif, Frank Mersch a réussi à surclasser les grands indices pendant presque toute sa carrière de 23 ans, d’abord aux fonds Altamira puis maintenant chez Front Street Capital.

Son fonds Front Street Canadian Hedge Fund a essuyé une raclée lors de la crise financière de 2008, mais il a largement repris du poil de la bête depuis. Lancé en 1999, ce fonds affiche un rendement annuel moyen de 14,8 %, loin devant les 9,1 % du S&P/TSX. Son actif se chiffre à 186 millions de dollars.

Outre les produits de base, Frank Mersch affectionne les titres énergétiques, comme Canyon Services Group (FRC.TO), Trinidad Drilling (TDH, à la Bourse de Francfort), Xtreme Coil Drilling (XDC.TO), Parex Resources (PXT.V) et C&C Energia (CNG, à la Bourse de Francfort).

Il prédit un bel avenir pour les producteurs de cuivre, tels que Teck Resources (TCKb.TO). Interrogé sur les autres titres qu’il juge prometteurs, Frank Mersch joue la carte de la discrétion, car il est « en train d’en accumuler ».