Placement : gare au « coût de renonciation »

Par La rédaction | 23 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Beaucoup de clients ont tendance à négliger « le coût total de leurs décisions » en matière de placements, estime un récent numéro de la Revue des marchés de la RBC.

Dans cette publication interne, l’institution financière commence par rappeler que McDonald’s Canada a célébré son 50e anniversaire l’an dernier « en abaissant le prix d’un hamburger à 67 cents », ce qui a incité plusieurs consommateurs à faire la queue pendant une heure pour profiter de l’aubaine.

Or, souligne-t-elle, ces derniers ont ainsi « renoncé à un travail productif ou à un précieux temps de loisir ». Et compte tenu du fait que le nombre de hamburgers était limité à trois par personne et que leur prix ordinaire était de 1,59 dollar, « elles ont dû estimer la valeur de leur temps à moins de 2,76 dollars l’heure pour que l’attente en vaille la peine ».

UNE QUESTION IMPORTANTE EN MATIÈRE DE PLACEMENTS

Au-delà de cette anecdote, la RBC affirme qu’il serait important que le « coût de renonciation », c’est-à-dire « la valeur d’une option qui n’a pas été retenue lors de la prise d’une décision », soit davantage pris en pris en compte par les clients, en particulier dans le domaine des placement liés à leur épargne. Dans ce cas, précise la banque, le coût de renonciation « correspond à la différence de rendement entre le placement qu’ils choisissent et celui qu’ils ne choisissent pas ».

Pourtant, ajoute-t-elle, « malgré les répercussions très concrètes de ce concept sur leur capacité à atteindre leurs objectifs financiers », les investisseurs « ne prennent habituellement pas en considération le coût de renonciation avant de prendre des décisions de placement ». Et ils ont grand tort, soutient l’institution financière.

Ainsi, un client qui aurait décidé de liquider son placement pour le transformer en liquidités par crainte d’un repli des marchés serait par exemple largement perdant. Afin d’en administrer la preuve, la RBC prend le cas d’un investissement de 10 000 dollars effectué à la fin de 2013, alors que la Bourse était en plein essor. Puis il compare sa croissance dans l’indice de rendement global S&P 500 (CAD) à celle d’un indicateur approprié des liquidités, le rendement des bons du Trésor canadien à 91 jours.

AVOIR UNE VISION D’INVESTISSEMENT À LONG TERME

Selon la banque, le verdict est sans appel. En effet, la décision de quitter le marché pour investir dans des espèces aura été « extrêmement coûteuse » pour le consommateur, puisque son « coût de renonciation » est passé de 2 300 dollars après un an à 8 500 dollars au 30 avril dernier.

« Lors de vos discussions avec des clients qui songent à abandonner le marché pour se tourner vers des liquidités, veillez à ce qu’ils prennent en considération tous les coûts associés à leur décision. Même si les manchettes le laissent entendre, il est rare que le marché se retrouve à un niveau si extrême que les opinions sont tranchées. En raison de la tendance haussière historique des marchés, les personnes qui restent à l’écart du marché paient un coût de renonciation beaucoup plus élevé que celles qui font la queue pour acheter un hamburger à prix réduit », conclut la RBC.

La rédaction