Placements : la diversification mondiale réduirait la volatilité

Par Ronald McKenzie | 26 octobre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les marchés boursiers demeureront hautement volatils tant que le commerce des produits dérivés continuera d’y être florissant. Pour régler ce problème, car c’en est un, il faut que les gouvernements serrent la vis à cette industrie.

Ce n’est pas un militant altermondialiste indigné qui lance ces affirmations. C’est le légendaire Mark Mobius, 75 ans, gestionnaire réputé de la firme Franklin Templeton, en visite à Toronto.

« Le marché des dérivés est évalué à 60 000 milliards de dollars. C’est 10 fois plus que le PIB de toute la planète », a-t-il illustré lors d’une allocation. L’ennui avec ces produits, c’est qu’aucune autorité n’en contrôle la commercialisation et la standardisation. Les banques commerciales les exploitent comme des instruments de spéculation et des marchandises vendues au détail. Quand les marchés dérapent, on assiste à des dérives de grande ampleur, comme en 2008.

Malheureusement, l’industrie ne semble pas avoir tiré des leçons de cette crise. « Aux problèmes d’endettement de certains pays européens s’ajoute la perte de contrôle des produits dérivés. Cela créera encore plus de volatilité et d’incertitude sur les marchés », dit Mark Mobius.

Il donne l’exemple des opérations de swaps sur défaillance de crédit. « Des banques et des fonds de couverture en négocient pour des valeurs supérieures à la dette réelle sous-jacente », note l’expert.

Bien que les dangers potentiels soient connus, les législateurs refusent de prendre le taureau par les cornes et de contraindre les banques, par exemple, à séparer leurs activités de gestion des dépôts de celles liées aux placements à risque.

Alors, que peuvent faire les investisseurs individuels qui souhaitent ne pas trop être exposés à la volatilité? Diversifier leurs portefeuilles à l’échelle du globe en favorisant les pays émergents, recommande-t-il.

« La capitalisation boursière des pays émergents représente actuellement 32 % de celle du monde, estime Mark Mobius. Si vous voulez diversifier votre portefeuille pour qu’il reflète cette proportion, le tiers de vos actifs devrait être investi dans les économies en émergence. »

Mark Mobius gère notamment le fonds Templeton Marché émergents. La répartition géographique du portefeuille se ventile ainsi :

* Chine 19,9 %

* Brésil 13,4 %

* Inde 10,2 %

* Corée du Sud 9,3 %

* Russie 8,9 %

Aux personnes qui lui font remarquer que les actions des pays émergents ont subi une raclée en 2011, Mark Mobius réplique qu’elles sont maintenant disponibles à des prix attrayants et qu’il serait opportun d’en profiter. « Dans ces régions, les corrections boursières sont brusques, mais de courte durée. Ensuite, la reprise se déploie habituellement sur une longue période. C’est pendant cette remontée que les investisseurs peuvent faire de l’argent », souligne le gestionnaire.

Ronald McKenzie