Plaidoyer pour l’optimisme au Canada

Par Gary Chapman | 18 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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NOTE : l’épisode de baladodiffusion correspondant à cet article a été enregistré avant les changements survenus récemment sur les marchés financiers. Le présent article a cependant été mis à jour en conséquence, avec la collaboration de M. Chapman.

L’année va se poursuivre dans une atmosphère optimiste (bullish) pour les actions canadiennes hors du secteur des matières premières, croit Gary Chapman, directeur général, actions canadiennes à Guardian Capital. Et ce, malgré la correction provoquée ces derniers jours par l’incertitude croissante concernant les décisions de l’administration Trump.

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À la fermeture des marchés hier, le S&P 500 avait perdu 1,82 %, sa pire chute quotidienne en huit mois, alors que l’indice composé S&P/TSX avait diminué de 1,73 %. À l’ouverture aujourd’hui, ces deux marchés étaient toujours en baisse, mais semblaient reprendre du mieux.

« Ce genre de soubresaut ne devrait pas influencer les investisseurs. Les émotions liées à Donald Trump n’auront pas d’impact sur les marchés à long terme » croit Gary Chapman.

« Depuis la fin 2012, nous avons conservé la même perspective optimiste. Et malgré la chute du secteur des matières premières, dans l’ensemble, notre attitude était la bonne », dit Gary Chapman.

En revanche, la nature de son optimisme a évolué. Jusqu’ici, il tenait au faible prix des actions relativement aux taux d’intérêt, à l’accroissement des multiples, à l’oubli progressif de la dernière crise financière, et à la croyance des investisseurs dans la reprise de l’économie américaine. Plusieurs titres canadiens détenus par Guardian en ont bel et bien profité, tels que Constellation Software, Dollarama ou OpenText. Mais dorénavant, l’optimisme de M. Chapman repose sur des motivations différentes.

« D’abord, on va continuer à voir un accroissement des multiples, mais parmi certains titres plutôt que dans l’ensemble du marché. Ce sera le cas des titres à faible ou moyenne évaluation, comme Stantec, SNC-Lavalin, CGI ou OpenText », dit-il.

« Ensuite, on devrait assister à une accélération des profits. L’économie américaine continuera de croître même si les promesses d’investissement massif dans les infrastructures ne se réalisent pas, et nous nous attendons à voir la croissance des profits s’améliorer après quelques années au ralenti. Cela profitera aux entreprises canadiennes qui vendent ou sont en activité aux États-Unis ou réalisent des transactions en dollars américains », poursuit l’expert.

Pour que l’optimisme s’atténue dans le marché canadien d’actions hors des matières premières, il faudrait « des taux d’intérêt bien plus élevés et un marché plus dispendieux », croit Gary Chapman. « Mais nous sommes encore loins du moment où cela pourrait arriver. »

Quelques nuages, cependant : d’abord, les inquiétudes concernant les décisions de l’administration Trump sur le plan du commerce extérieur. Nos voisins du Sud ont beaucoup parlé d’un rajustement de la taxe frontalière (Border Adjustment Tax), qui consisterait à alléger la fiscalité des exportateurs américains tout en alourdissant celle des entreprises étrangères qui importent aux États-Unis, à un niveau de l’ordre de 20 %. Mais le peu que l’administration Trump a révélé concernant ses intentions fiscales risque de faire l’objet de rudes batailles à Washington avant qu’une quelconque réforme voie le jour, croit Gary Chapman. Selon lui, la probabilité d’une telle mesure, déjà modeste par le passé, est désormais « très basse ».

Ensuite, il y a le vent d’anti-européanisme qui souffle outre-Atlantique et menace de déstabiliser les marchés. Mais les récents résultats des élections hollandaise et française ont atténué cette crainte, dit l’expert.

Gary Chapman

Gary Chapman, MBA, CFA Directeur général – Actions canadiennes, Guardian Capital LP M. Chapman a rejoint Guardian Capital LP en 1994 en tant que gestionnaire de portefeuille principal. Depuis, il gère nos stratégies d’actions canadiennes de croissance. Il a débuté chez Guardian en 1984 en tant qu’analyste des actions canadiennes et a ensuite géré un mandat d’actions axé sur toutes les capitalisations à la Financière Manuvie durant cinq ans, qui intègre à la fois des placements de valeur et de croissance. Après son retour, M. Chapman a géré le mandat d’actions à petite/moyenne capitalisation de Guardian pendant six ans avant de gérer le mandat d’actions de croissance de Guardian à la fin de 2001. M. Chapman est diplômé de l’Université de Toronto en 1979 avec un baccalauréat ès sciences (génie civil), il a obtenu son MBA de l’Université York en 1982 et le titre d’analyste financier agréé (CFA).