Plus de riches plus riches

Par Rémi Maillard | 19 juin 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le nombre de personnes fortunées dans le monde a augmenté de 1,76 million en 2013 (+15 %), indique le Rapport 2014 sur la richesse dans le monde (en anglais, enregistrement obligatoire) publié hier par Capgemini et RBC Wealth Management.

Dans le même temps, leur capacité d’investissement s’est accrue de près de 14 %, atteignant un niveau record de 52 620 milliards de dollars US.

La hausse de 15 % du nombre d’individus fortunés en 2013 est la plus forte depuis 2000, si l’on exclut la reprise de l’après-crise en 2009 (+17 %), précisent Capgemini et RBC.

Pour les auteurs du rapport, les personnes fortunées (high net worth individuals) sont « des individus qui possèdent au moins un million de dollars US d’actifs investissables, hors résidence principale, objets de collection, produits consommables et biens de consommation durables ».

L’Amérique du Nord en tête

Sans surprise, les régions de l’Amérique du Nord et de l’Asie-Pacifique restent en tête en matière de grandes fortunes. Toutefois, la seconde progresse rapidement, ce qui lui a permis de réduire à moins de 10 000 « unités » son écart avec la première.

Le nombre de fortunés en Amérique du Nord a atteint 4,33 millions, soit une hausse de 16 %, tandis que l’Asie-Pacifique, avec une augmentation de 17 %, en abrite désormais 4,32 millions.

L’Amérique du Nord demeure par ailleurs la région la plus riche du monde avec 14 880 milliards de dollars et une croissance de 17 % de la richesse des individus fortunés. Mais la croissance a été à nouveau plus rapide en Asie-Pacifique, où la richesse des mieux nantis a augmenté de 18 %, pour s’élever à 14 200 milliards.

En Europe, la hausse du nombre des grandes fortunes a été de 12 %, ce qui représente aujourd’hui quelque 3,83 millions de personnes, et leur richesse a augmenté de 14 %, soit 12 390 milliards.

40 % de la richesse a été créée en cinq ans

Dans ce contexte mondial de forte croissance de l’ultra-richesse, l’Amérique latine fait figure de parent pauvre avec une faible croissance de son produit intérieur brut et des difficultés dans ses marchés boursiers, note le rapport.

Dans cette région, le nombre de fortunés a « seulement » augmenté de 4 %, et la richesse de 2 %.

« La forte hausse des marchés boursiers et la reprise de l’économie ont contribué à une croissance à deux chiffres, à la fois du nombre de fortunés et de leur richesse. Près de 40 % de la richesse actuelle des fortunés a été créée durant les cinq dernières années », analyse George Lewis, responsable du département Gestion de patrimoine et Assurance chez RBC.

Les grandes fortunes investissent à l’étranger Selon une enquête réalisée par Capgemini, RBC Wealth Management et Scorpio Partnership auprès de 4 500 particuliers fortunés dans le monde, ceux-ci ont davantage investi à l’étranger au début de 2014 que l’an dernier.Ils ont placé plus d’un tiers de leurs actifs (37 %) en dehors de leur zone géographique, comparativement à 25 % en 2013.

Par ailleurs, bien que la part des actifs liquides reste forte (27 %), celle des investissements alternatifs (produits structurés, fonds spéculatifs, instruments dérivés, devises étrangères, matières premières et capitaux privés) a augmenté de 3 % par rapport à l’an dernier, représentant 13 % des portefeuilles.

Désormais, les individus les plus fortunés ont pour objectif de faire croître leur richesse (31 % contre 18 % en 2013) plutôt que de la préserver (28 % contre 45 %), souligne l’enquête.

Baisse de confiance envers les gestionnaires de patrimoine

Malgré la forte croissance de leur richesse, les plus fortunés se disent moins satisfaits de la performance de leurs gestionnaires de patrimoine que l’an dernier (63 %, soit une diminution de 3 %), selon l’enquête de Capgemini, RBC Wealth Management et Scorpio Partnership.

La perte de confiance la plus importante s’est produite en Amérique du Nord (-7 %), même si cette région est celle où elle demeure la plus élevée (77 %), devant le Moyen-Orient et l’Afrique (69 %), l’Asie-Pacifique (68 %), l’Amérique latine (67 %), l’Europe (59 %) et le Japon (46 %).

Le virage du numérique

En matière de gestion de patrimoine, les mieux nantis privilégient les conseils de professionnels (34 %, contre 21 % qui n’y ont pas recours), aiment faire affaire avec une seule société (41 %, contre 12 % qui préfèrent travailler avec plusieurs sociétés) et veulent des services personnalisés (29 %, contre 24% qui se contentent de services réguliers).

Enfin, s’ils continuent de prioriser le contact direct avec leur gestionnaire de patrimoine (30 %) par rapport au numérique (26 %), celui-ci prend de plus en plus d’importance : deux tiers d’entre eux s’attendent à ce que les communications avec leur gestionnaire de patrimoine soient possibles sous forme numérique d’ici cinq ans.

Rémi Maillard

Journaliste multimédia. Santé, environnement, société, finances personnelles. Également intéressé par les affaires publiques, les relations internationales, la culture… Passionné de cyclisme.