Plus d’un Québécois sur trois vit dans la précarité

Par La rédaction | 8 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Plus d’un Québécois sur trois se trouve désormais dans une situation financière précaire, selon un sondage de Youri Rivest recherche et stratégie publié mercredi dans le cadre de La grande guignolée des médias.

Ainsi, 36 % éprouvent de la difficulté à répondre à un besoin de base, qu’il s’agisse d’alimentation, de santé ou de logement, tandis qu’un pourcentage identique ne bénéficie d’aucun coussin de sécurité en cas d’imprévu.

Résultat : près de quatre sondés sur 10 (37 %) redoutent de tomber dans la misère, même si seuls 12 % d’entre eux s’estiment réellement pauvres, en majorité ceux dont le revenu familial est inférieur à 20 000 dollars.

« IL Y A UN MALAISE ENTOURANT LA PAUVRETÉ »

« Les Québécois définissent la pauvreté par la difficulté à combler les besoins de base. Le paradoxe, c’est que, dans les faits, plusieurs n’arrivent pas à pleinement combler ces besoins, mais ils ne se définissent pas comme pauvres pour autant. Cette contradiction laisse croire qu’il y a une gêne psychosociale, un déni ou, à tout le moins, un malaise entourant la pauvreté au Québec », commente Youri Rivest.

Le sondage montre que si un Québécois sur trois a de la difficulté à combler au moins un besoin de base, devant par exemple recourir à une banque alimentaire ou étant incapable de s’acheter des médicaments, près d’un sur quatre (24 %) parvient tout juste à pourvoir à deux de ces besoins.

Et alors que plus du tiers (36 %) des répondants les plus pauvres avouent ne pas disposer d’un coussin minimal de 500 dollars pour faire face à une situation imprévue, une proportion quasiment identique (35 %) de personnes de la classe moyenne, dont le revenu familial est compris entre 40 000 et 100000dollars, affirment être dans le même cas.

PEU SE DISENT PLUS RICHES QU’AVANT

En l’absence de marge de manœuvre et, souvent, d’un coussin financier minimal, il n’est pas étonnant que moins d’un sondé sur cinq (19 %) se juge plus riche qu’auparavant, tandis que 29 % s’estiment au contraire plus pauvres.

Le sondage a été mené en ligne du 8 au 11 novembre auprès de 27 000 personnes recrutées aléatoirement par téléphone. Au total, 1 000 questionnaires, en français et en anglais, ont été remplis. Les résultats ont été pondérés afin de refléter la distribution de la population adulte du Québec selon le sexe, l’âge, la région de résidence et la langue maternelle. En raison du caractère non probabiliste de l’échantillon, le calcul de la marge d’erreur ne s’applique pas.

Les Canadiens toujours plus endettés

Le taux national des retards de paiement à plus de 90 jours et l’endettement moyen des Canadiens ont augmenté au troisième trimestre, comparativement à la même période en 2015, selon un rapport publié mercredi par Equifax.

L’endettement moyen a ainsi progressé de 3,6 % pour atteindre 22 081 dollars, alors que les taux de défaillance ont augmenté de 1,05 % pour s’établir à 1,14 %, en grande partie à cause de la situation économique maussade dans les provinces productrices de pétrole de l’Ouest canadien et Terre-Neuve, plombées par le faible prix du brut.

COMPORTEMENTS RESPONSABLES

« Ce que nous observons dans l’Ouest canadien et à Terre-Neuve serait plus préoccupant si les gens des provinces fortement touchés par l’effondrement du pétrole accumulaient des piles de dettes, ce qu’ils ne font pas, surtout en Alberta et en Saskatchewan. Au même moment, l’Ontario et le Québec font preuve de stabilité et affichent des comportements de remboursement responsables », nuance cependant Equifax.

« En moyenne, les Canadiens gèrent leurs dettes avec sagesse partout au pays, la majorité d’entre eux remboursent leurs cartes de crédit au complet tous les mois et ils ne sont que quelques-uns à ne faire que les paiements minimaux. […] La majorité des consommateurs réduisent leur endettement, mais ceux qui l’augmentent toujours ajoutent des sommes suffisantes pour augmenter les niveaux totaux », précise la firme.

CHAQUE QUÉBÉCOIS DOIT 18 714 $

Au Québec, l’endettement moyen (excluant les hypothèques) est aujourd’hui de 18 714 $ par habitant, soit une augmentation de 4,1 % par rapport à la même période l’an dernier. En Alberta, « championne » au pays en la matière, il atteint 27 956 $ (+1,7 %), tandis qu’il est de 21 794 $ en Ontario (+4,4 %). À Montréal, l’endettement moyen est de 17 206 $ (+3,7 %), comparativement à 28 810 $ à Calgary (+1,6 %), 24 445 $ à Vancouver (+4,5 %) et 20 721 $ à Toronto (+4,8 %).

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