Point de vue – Quand le sol glisse sous vos pieds

Par Yves Bonneau | 14 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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• Ce texte est paru dans l’édition d’octobre 2004 de Conseiller. Il est aussi disponible en format PDF. Vous pouvez également consulter l’ensemble du numéro sur notre site Web.


L’arrivée massive des sempiternels baby-boomers au seuil de la retraite annonce bien des choses. On a longuement pronostiqué sur les transferts d’argent intergénérationnels gigantesques qui devraient se produire d’ici 2015 et, entre autres, sur l’avenir de la retraite de ce segment de la population, mais les besoins d’éducation et d’assurances pourraient croître de manière exponentielle.

La coïncidence est prémonitoire. Au moment où je faisais quelques recherches sur la question des assurances maladie grave et des assurances salaire, une personne qui m’est très chère, conseillère en sécurité financière à la Great West, se casse une jambe en sortant de chez un client.

Je lui demande si elle a une assurance salaire ou une assurance accident dans son régime d’avantages sociaux. Niet. «Reçois-tu des prestations de la CSST?» Sa réponse : «Je ne suis pas couverte parce que j’ai dépassé l’âge de la retraite…» Vérification faite, la CSST me dit que, selon l’article 9 de la LATMP, toute personne représentant une société dans l’exercice de ses fonctions, peu importe son âge et son statut (même autonome), est considérée comme travaillant pour cette entreprise et est donc couverte par la CSST.

Cette anecdote illustre cependant deux choses. Primo, peu de gens connaissent réellement la couverture qu’ils possèdent en tant que travailleur (même les conseillers) et, deuzio, avec la cohorte de babyboomers qui arrive à l’âge de la retraite, un grand nombre de ces 10 millions de boomers continueront de travailler (à temps plein ou à temps partiel) et auront nécessairement grand besoin d’assurances sur leur personne.

En juillet dernier, Neil Skelding, le président de RBC Assurances, est venu nous rendre visite à nos bureaux de Montréal pour nous parler de la stratégie et des mesures énergiques que comptait prendre sa société dans ce secteur clé des services financiers. La raison: les besoins sont en pleine croissance et les prochaines années seront cruciales pour les entreprises de ce secteur.

Par exemple, «combien de conseillers pensent à demander à leurs clients quelle portion de leur revenu est versée sous forme de bonis ou de commissions?» s’interroge M. Skelding. Si 20 % des revenus d’un client sont des bonis, ils ne seront pas couverts par l’assurance salaire, ce qui pourrait être fâcheux pour son budget advenant un accident…

On le voit tous les jours, la question des assurances exige une attention de tous les instants et un souci du détail exceptionnel.

D’ailleurs, RBC Assurances, en collaboration avec Ipsos-Reid, vient de publier une étude exhaustive sur la préparation des Canadiens en matière de besoins d’assurance invalidité ou maladie grave. Les résultats devraient intéresser grandement les conseillers.

Si les Canadiens sont inquiets de devoir faire face à une invalidité ou à une maladie grave, ils sont loin d’être prêts à surmonter les difficultés financières en découlant. En effet, 60 % des personnes sondées s’inquiètent, pour elles et leur famille, de souffrir d’une maladie grave. Pourtant, moins de la moitié (46 %) des gens au pays qui travaillent sont confiants d’avoir suffisamment d’argent ou de fonds pour remplacer leur revenu total (y compris les bonis et les commissions) si une maladie ou une invalidité survient.

En réalité, la plupart des Canadiens (79 %) disent qu’ils devraient modifier leur style de vie et vivre de façon plus modeste s’ils venaient à tomber malades ou à être dans l’incapacité de travailler. Comme on le sait, adopter un style de vie plus modeste, c’est souvent plus facile à dire qu’à faire.

Et, comme le mentionne Neil Skelding, «le seul moyen de vraiment se préparer à ce type de situations est de veiller à avoir un plan financier complet, qui comprend une assurance en cas d’invalidité ou de maladie grave.»

Fait intéressant, l’étude a aussi confirmé que 48 % des Canadiens disant avoir une assurance invalidité ont une faible compréhension des protections dont ils bénéficient. Moins de la moitié (45 %) des personnes munies d’une assurance invalidité disent savoir exactement ce pour quoi elles sont couvertes, la date de début du versement des prestations, le montant de ces prestations et la période d’indemnisation. Vous en saurez davantage en visitant le site www.ipsos.ca.


Yves Bonneau, rédacteur en chef yves.bonneau@objectifconseiller.rogers.com


• Ce texte est paru dans l’édition d’octobre 2004 de Conseiller. Il est aussi disponible en format PDF. Vous pouvez également consulter l’ensemble du numéro sur notre site Web.

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