Prêts pour des hausses d’impôt?

Par Jamie Golombek | 17 novembre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le nouveau gouvernement fédéral n’a encore rien annoncé, mais plusieurs changements fiscaux sont plausibles, prévient Jamie Golombek, directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale chez Gestion privée de patrimoine CIBC.

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« La question des impôts est probablement la première qui vient à l’esprit de nombreux Canadiens lorsqu’un nouveau gouvernement arrive au pouvoir. Nous sommes dans une situation inhabituelle de gouvernement minoritaire où le Parti libéral ne sera pas forcément en mesure de réaliser toutes ses promesses électorales, et où il pourrait être poussé à adopter les suggestions des autres partis, en particulier le Nouveau Parti démocratique (NPD) qui favorise des hausses d’impôt », analyse Jamie Golombek.

Deux leviers fiscaux sont à surveiller, selon l’expert :

  • le taux d’inclusion des gains en capital,
  • et le taux d’imposition de la tranche de revenu la plus élevée.

« Lors de la campagne, le NPD a parlé d’un taux d’inclusion de 75 % au lieu de 50 %. Ce n’était pas dans le programme des libéraux, mais le NPD pourrait user de son pouvoir pour influencer le gouvernement minoritaire en faveur d’une hausse. Quant à la tranche d’imposition supérieure, le NPD a parlé de lui ajouter 2 % pour l’amener à 35 %. Là aussi, il pourrait essayer de persuader le gouvernement libéral d’adopter cette mesure, puisque c’est celui-ci qui a augmenté l’impôt sur les plus riches à 35 % par le passé. Cela pousserait les taux marginaux jusqu’à 56 % dans certaines provinces », s’inquiète toutefois Jamie Golombek.

Selon lui, la proposition électorale des libéraux qui pourrait très bien devenir réalité c’est le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) pour l’achat d’une nouvelle propriété.

« Ce compte aiderait les jeunes Canadiens à accumuler plus vite leur mise de fonds pour l’achat d’une maison. Il réunit le meilleur du REER et du CELI, comme disent les libéraux, car on profite d’une exemption d’impôt à l’entrée et à la sortie », résume Jamie Golombek.

Selon le programme libéral, les personnes de moins de 40 ans pourraient contribuer à ce compte jusqu’à concurrence de 40 000 $, en profitant de déductions dans leurs déclarations de revenus; lorsqu’ils retireraient l’argent pour faire une mise de fonds immobilière, aucun impôt ne serait exigé. Faute d’acheter une maison, l’argent tombe dans le REER dès l’âge de 40 ans (la façon dont cela affecte la contribution maximale au REER cette année-là reste à définir).

Jamie Golombek croit que c’est une bonne idée, à condition de ne pas être trop ambitieux sur la localisation de sa propriété.

« C’est une approche innovante, mais est-ce qu’elle va vraiment aider les jeunes à s’acheter leur première maison ? Tout dépend du marché où ils se trouvent. Je ne suis pas certain qu’une mise de fonds de 40 000 $ sera suffisante à Toronto ou à Vancouver. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Jamie Golombek

Jamie Golombek est directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale à la Banque CIBC, à Toronto. En tant que membre de l’équipe Gestion privée CIBC, M. Golombek travaille en étroite collaboration avec des conseillers de l’ensemble de la Banque CIBC afin de soutenir leurs clients et d’offrir des services intégrés de stratégie financière solides et de solutions-conseils solides. Il est entré au service de la banque en 2008, après avoir travaillé pendant 12 ans